Vol de nuit Antoine de Saint-Exupéry Le livre de poche 124 pages
Résumé:
Argentine, début des années 1930. L'aéropostale, récemment implantée, fait face à un défi: ne pas perdre l'avantage de la vitesse, pris durant le jour sur le chemin de fer, la nuit. C'est pourquoi sous l'impulsion de Rivière, le chef de l'aéropostale, les vols de nuit ont été mis en place. Dangereux, solitaires, ces vols représentent l'avenir, Rivière le sait et pour qu'ils triomphent, il est prêt, par sa seule volonté, à faire plier éléments, nature et hommes devant lui.
Mon avis:
C'est un récit au rythme très lent et en même temps, l'auteur sait faire monter une tension palpable tout au long du récit. Celle-ci est relié à la fois au vol de la Patagonie, qui connaîtra un destin tragique, mais aussi à la personnalité de Rivière, confrontée aux éléments, qui doute, mais ne laisse rien paraître. Le livre est un très long crescendo, mais qui ne se termine pas en apothéose, contrairement aux attentes. Non, le rythme suit l'histoire, qui elle-même suit les mots. C'est un genre d'expérience, c'est dur à expliquer, mais en tant que littérature, c'est absolument fabuleux.
Ce rythme lent transpire jusque dans l'écriture qui est très sobre, mais qui respire, profondément. La longueur des phrases, le rythme des mots se conjugue pour donner son effet d'ensemble au livre et c'est très réussi. C'est un tout, un ensemble et même si on sait que la moitié de l'histoire tient à la façon dont elle est racontée, on la suit quand même.
Il y a beaucoup de répétitions dans l'intrigue, beaucoup de redite pour nous faire plonger dans la psychologie des personnages. C'est une lecture que je recommande de faire par petits sauts, pas d'un seul coup, un peu comme on lirait un recueil de poésie: un chapitre, on prend une pause, un chapitre, etc. C'est un texte qui respire beaucoup, pas un page turner.
Magnifique donc, mais le genre d'oeuvre qu'il faut savourer et non dévorer.
Ma note: 4.75/5
2 commentaires:
Oh! Voilà! Tu viens de me faire prendre conscience que Faunes de Christiane Vadnais me fait penser à cette oeuvre-là! (Je savais que ça me rappelait une autre lecture, mais je savais plus quoi!) C'est le même genre de lecture-expérience, à mi-chemin entre le récit et le poème!
Je crois que c'est un peu la marque de Saint-Exupéry, cette écriture à mi-chemin entre le récit et la poésie. C'est moins prononcé dans le Petit Prince, mais c'est quand même là.
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