Il y a quelques mois, j'ai entendu parler pour la première fois des mains baladeuses d'Isaac Asimov. Bon. Un autre. Encore un. Enfin, lui aussi, le problème étant surtout que je ne suis pas spécialement surprise. Avais-je jamais entendu parler de quoi que ce soit avant? Non. Pas le concernant lui. J'avais lu les allégations concernant Marion Zimmer Bradley quelques années auparavant. J'étais déçue quand même, mais bon, c'est la vie! Marion Zimmer Bradley avait écrit un ou deux livres qui m'avaient marquée adolescente, mais sans plus.
Et là arrive J.K. Rowling... Ce coup-là, j'avoue, il a fait mal. J'étais déçue, en colère, j'ai pas voulu y croire pendant un certain temps. C'était beaucoup trop loin de ce que je connaissais d'elle, beaucoup trop loin de ce que j'avais retenu de ses livres. C'était tellement aux antipodes que mon cerveau n'arrivait pas à faire ce grand écart. Jusqu'à ce que je comprenne que si une auteure que j'adorais venait de se faire déboulonner sa statue, c'était par sa seule faute et rien d'autre.
Remarquez, le déboulonnage de statues est à la mode ces temps-ci. On remet beaucoup de choses en question. Le statut des grands hommes (je dis hommes parce que ce sont majoritairement des hommes) ne les protège plus de la vérité de leurs actes et de la nature profonde de ce qu'ils sont: pas des statues, des personnes. Et des personnes peuvent faire des gaffes, des erreurs... et ne pas essayer de les corriger. En faire un comportement normal, voir normalisé, même si tout le monde leur crie que ça ne se fait pas.
Le grand problème de cette question est: suis-je surprise? En fait, non. J'ai appris longtemps un truc sur la nature humain. Personne n'est fait que de lumières, tout le monde est fait d'ombres et de lumières. Quand une personne monte sur son piédestal, oh que les projecteurs se mettent sur ses forces, sur ses beautés, ses caractéristiques recherchées et enviées par la populace. Mais personne n'est fait que de ça. Tout le monde a ses zones d'ombres. Dire ça est un synonyme de tout le monde a ses défauts. Ce que J.K. Rowling nous rappelle trop crûment, c'est justement que de mettre trop la lumière sur les premières et pas assez sur les secondes risquent d'entraîner de graves désillusions.
Les auteurs ne sont pas différents du commun des mortels à ceci près: s'ils ont du succès, on aura davantage tendance à leur ériger des statues de leur vivant, surtout en notre époque où la célébrité joue de tout. Avant on attendait que les gens soient morts avant de leur élever des monuments.
Or, s'il y a une chose que l'histoire nous a apprise, c'est que même ça n'est pas une garantie que le métal fondu pour l'occasion ne prendra pas un jour le chemin du recyclage. Pour le mieux, la plupart du temps.
@+ Mariane
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