jeudi 13 septembre 2018

Nunavik de Michel Hellman

Nunavik  Michel Hellman  Pow Pow


Résumé:
Michel Hellman, papa d'un adorable bébé et auteur de BD, se voit demander par son éditeur la date de sortie de la suite de sa première BD, Mile-End.  Sauf que la muse le fuit.  Après réflexion, il décide de réaliser un rêve de jeunesse en allant visiter un lieu qui le passionne depuis longtemps: le Nunavik!

Mon avis:
Ce genre de livre s'inscrit dans la ligne des récits de voyage où un néophyte débarque en plein milieu d'un espace aux accents exotiques pour le lecteur occidental moyen et nous entraîne dans ses petites et grandes aventures.  Ici, c'est la proximité que l'auteur est capable d'établir avec le lecteur qui fait toute la différence.  Michel Hellman n'a certes pas le talent et l'expérience d'un Guy Delisle, mais il a su tirer son épingle du jeu en utilisant une petite chose bien simple: sa propre personnalité.  Le genre a ses codes, mais l'auteur a sa vision et son parcours qui nourrit sa BD, ainsi que sa propre patte de dessin.  Ce petit gars de la ville débarque dans le Grand Nord et y fera des constatations pas toujours rose par rapport à sa vision un peu naïve: l'un des premiers blancs qu'il croise est un dealer de drogue qui ne se cache même pas!  La plupart des Inuit qu'il croisera seront ouverts, sympathiques et tout à fait prêt à faire découvrir leur univers à ce petit gars perdu loin de chez lui.  Mais pas naïfs par contre.  Le commentaire de l'un d'entre eux, qui raconte une blague disant que chaque famille inuit compte un père, une mère, des enfants et un anthropologue fait réfléchir...  Le dessin est très crayonné, genre fait sur le coin de la table, mais je suis sûre que c'est avant tout une impression.  Il doit y avoir beaucoup de travail derrière les résultats.  J'ai eu comme une impression de redite au milieu de l'album, comme si l'auteur avait d'abord publié ou prévu publié l'ensemble en deux parties et avait fait un rappel.  Rien qui dérange, juste quelque chose que j'ai remarqué.  En tout cas, cette virée au Nunavut est dépaysante et remets beaucoup de nos notions habituelles de rapport au territoire en question: face à de si grands espaces, les notions de propriété, d'espace personnel ou de frontières perdent leur sens.  La découverte de ce bout de pays permet de mieux le comprendre également.  J'en aurais pris plus, mais je comprends que l'auteur n'avait pas le budget pour rester 6 mois au Nunavik...

Ma note:  4.25/5

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