lundi 4 mai 2020

Les méchants se croient toujours les gentils

Salut!

Je vais vous raconter une petite histoire.  C'est l'histoire d'un jeune orphelin qui mène une petite vie tranquille.  Un jour, son oncle et sa tante sont assassinés dans des circonstances tragiques.  Il commence alors à suivre l'enseignement d'un vieil homme membre d'un ancien ordre mystique, qui le fanatisera et l'entraînera dans des opérations de guérilla.  Faisant allégeance aux terroristes luttant contre le gouvernement en place, il participe à une importante opération qui mènera à la destruction d'une des plus importantes installations militaire du gouvernement en place et à la mort de milliers de personnes.

Wow, ce pauvre garçon est vraiment tombé très bas vous vous dites...

Nope.

Ce gars-là, c'est Luke Skywalker, mais vu du point de vue de l'Empire...  Mettons que c'est pas tout à fait l'histoire qu'on est habitué d'entendre quand on parle de Star Wars.  Et encore, je n'ai parlé que du premier film (pardon, l'épisode 4).

Un jour, je suis tombée sur un film d'action, en plein bataille finale, où grosso modo, tout le monde tiraient sur tout le monde.  Et vous savez quoi?  Qui était les méchants et qui étaient les bons était totalement impossible à savoir.  Un tel se fait tirer dessus?  Ok, je dois dire, Yes, bien fait! ou Oh Shit! ?  Je ne le savais pas.  Et ça enlevait beaucoup de force à cette scène.  Parce que l'on prend toujours parti dans une histoire.  Les héros sont forcément ceux que l'on suit, ceux à qui on s'attache, qu'ils soient bons ou méchants.  On veut qu'ils gagnent, forcément!  Cependant, raconter une histoire d'un point de vue fait souvent de ce point de vue le «gentil» de l'histoire, même s'il ne l'est pas forcément.

C'est sans doute ce qui m'avait le plus fasciné du film La chute (Der Untergang) d'Olivier Hirschbiegel sur les derniers jours du régime nazi, dans le bunker d'Hitler.  Combien ces gens qui sont aujourd'hui du mauvais côté de l'histoire se voyait comme les bons, comme ceux qui apportent la lumière sur le monde et combien leur chute n'allait entraîner que les ténèbres.  Ils se voyaient comme étant les gentils de l'histoire, malgré la guerre, malgré l'Holocauste...  Ceci était justifié car selon eux, cela menait vers un monde meilleur.

Toutes les histoires qu'on lit ou qu'on regarde sont toujours racontées d'un certain point de vue.  Souvent, il y aura un nous et un eux, le principe de base de l'altérité.  Et souvent aussi, un groupe de personne sera considéré comme bon et on souhaite leur victoire et l'autre comme méchants et on souhaite leur défaite.  Mais ce n'est qu'une question de point de vue.  Si on suit un groupe de jeunes rebelles qui se battent pour renverser un gouvernement, leurs actes, même les pires, seront justifiés.  Ils posent une bombe qui tue des innocents?  La cause est noble, c'est correct.  Si on racontait l'histoire du point de vue du gouvernement, ce serait l'inverse.  Pourtant les gestes sont les mêmes.

Les méchants se croient toujours les gentils d'une histoire.  Ce n'est pas toujours le cas, mais si on raconte l'histoire de leur point de vue, on le croira.  C'est l'une des beautés de la fiction: elle ne juge pas les gens et elle nous permettre de les comprendre, même s'ils sont les méchants de l'histoire.

@+ Mariane

2 commentaires:

Gen a dit…

Ouiiii! Et j'ajouterais : pour faire un bon méchant, pensez à l'histoire de son point de vue pendant un moment. (Pis là tu e donnes dnvie d'écrire une histoire avec deux groupes de gentils en compétition...)

Prospéryne a dit…

Hé, tant mieux si je stimule ta créativité! :D