Hôtel Olympia Élisabeth Vonarburg Alire 591 pages
Résumé:
Danika a la cinquantaine, vit tranquillement avec son mari Toomi à Montréal et a une vie somme toute ordinaire. De son enfance, elle ne garde que quelques souvenirs, très flous: sa mère Olympia, dirigeait un hôtel à Paris, qu'elle a quitté à la séparation de ses parents, lorsqu'elle avait douze ans. Un jour, son père, avec lequel elle n'a guère de contacts, débarque et lui annonce la disparition d'Olympia et qu'elle doit aller assumer son héritage à Paris. D'abord réticente, Danika accepte à contre-coeur, mais arrivée à l'hôtel, les souvenirs commencent à lézarder sa confiance. Pourquoi a-t-elle oublié tant de choses et surtout, pourquoi se met-elle à se souvenir tout à coup? Et enfin, que se cache-t-il vraiment derrière la façade de cet hôtel qui dans son souvenir, est un hôtel qui rêve?
Mon avis:
Ce roman danse tout au long sur cette fine ligne qui sépare l'onirisme et la pensée consciente en s'amusant joyeusement à piger dans l'un ou dans l'autre. C'est exigeant à lire, mais terriblement intéressant également. Il faut aussi dire que l'intrigue demande de retenir un nombre considérable de détails et que l'on doit apprendre à ne jamais pouvoir tout retenir. Ça donne l'impression d'être perdu par instant et il faut se faire à l'idée de devoir suivre dans pouvoir tout comprendre. Rare sont les auteurs à pouvoir manier cet effet littéraire avec doigté et Élisabeth Vonarburg est l'une des rares que je connaisse. Sa Danika est une femme mûre, ce qui est peu courant dans les romans des littératures de l'imaginaire et ajoute une touche supplémentaire au récit: elle n'est pas naïve, elle en a vu d'autres. Elle fait énormément référence à ses expériences passées pour essayer de comprendre le présent. Cela crée un personnage riche, humain, différent de ce à quoi on est habitué. L'intrigue va piger profondément dans les mythes fondateurs de l'humanité. Ce que l'on croit au départ n'être que de la mythologie grecque s'avère s'abreuver à peu près à tous les mythes, mais la manière dont cette information est abordée nous permet de voir et comprendre, mais sans entrer dans les détails. À cela se greffe une intrigue informatique digne de Matrix (Danika surnommera d'ailleurs un de ses personnages Matrix Boy). Mythologie et haute technologie? Aussi bizarre que cela puisse paraître, ça marche, grâce à l'hôtel. Cet hôtel qui est une incarnation de quelque chose de plus profond. Quoi? On le sait et on ne le sait pas, mais ce n'est pas important au fond. Parce que justement, on nage aux côtés des rêves. Certains thèmes à la lecture, sont reconnaissable parce que récurrent dans l'oeuvre de Vonarburg, mais comme à chaque fois, on regarde le tout avec un angle différent, ce qui fait que si à la lecture on se dit, Ahah, j'ai déjà lu ça ailleurs!, cela ne crée pas de redites, juste des liens entre les différentes parties d'une oeuvre. Malgré tout, ce n'est pas le meilleur roman de l'auteure. Il lui manque pour ça le dépaysement total qu'avait d'autres de ses romans. Sans tomber dans la facilité, cet opus marche dans des traces déjà connue et nous surprend moins. Un bon cru, mais pas un excellent cru.
Ma note: 4/5
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