Salut!
L'autre jour, gracieuseté des algorithmes du grand catalogue de visage, je tombe sur la bande-annonce d'Enola Holmes. Je connaissais, évidemment. Les premiers tomes de ses aventures sont parues alors que j'étais en librairie. Ouf, finalement, ça fait peut-être plus longtemps que je ne le pensais... Bref, j'avais noté de lire le livre, mais bien d'autres lectures sont passées avant et j'ai finalement rayé le titre de ma très longue liste à lire.
Et voilà que l'adaptation débarque sur nos écrans!
Sans blague! Tout ceci me rappelle que j'ai quitté la librairie il y a déjà sept ans... malheureusement. Mais ça m'a aussi fait penser à autre chose.
L'adaptation au cinéma est rendue une norme pour les romans, autant pour les petits que pour les grands. Un livre a du succès? On l'adapte, au petit ou au grand écran, ça dépend de qui fait la plus haute offre pour les droits d'adaptations, de l'histoire elle-même (j'aurais pas vu Le trône de fer raccourci en trois heures au cinéma), ou de l'équipe qui est en charge de l'adaptation, selon qu'ils travaillent davantage au cinéma ou la télévision. Cependant, il faut le savoir, seule une poignée d'oeuvre sont adaptées. La vaste majorité des histoires qui sont parues sous forme de roman finissent leur carrière sous forme de romans. Point barre. L'adaptation est une exception.
Sauf que de regarder ce qui est adapté, mais aussi le rythme où les romans font la traverser à l'écran donne une bonne idée de deux tendances: de un, le cinéma adaptent plus vite des histoires qui ont déjà une résonnance auprès du public. De deux, les frontières entre les oeuvres sont de plus en plus poreuses.
Au 19e siècle, les oeuvres littéraires qui avaient du succès étaient adaptées au théâtre (Frankenstein entre autre), en plus des pièces écrites pour le théâtre elle-même. Il y a eu la belle époque des radios romans également. Le Hollywood naissant a largement pigé dans tout le répertoire classique pour ses films, avec plus ou moins de succès selon les cas (ce qui n'a guère changé!). Tout ça pour dire que l'adaptation n'est ni nouvelle, ni beaucoup plus importante en nombre qu'à une autre époque. Ce qui a changé, c'est le rythme: un livre a du succès? On parle presque aussitôt de l'adaptation. Ce n'est même plus une question de oui ou non, peut-on, peut-on le faire, doit-on le faire? Niet, on saute cette case. Même les oeuvres réputées inadaptables le sont aujourd'hui. Ce qui était autrefois une possibilité devient presque une suite automatique. Succès littéraire = adaptation, du moins, dans le monde anglo-saxon. Les Français n'en sont pas encore là, mais...
Maintenant, l'autre question est: quel auteur.e écrit aujourd'hui sans avoir une arrière pensée pour une possible adaptation? Soyons honnête quand même! Oui, il y a encore des littéraires pour la littérature et oui, tout le monde écrit d'abord pour publier un bon livre, mais tout de même, cette petite pensée peut influencer la plume des auteur.e.s. Ce que ça donne? Et bien, certaines scènes disparaîtront, d'autres apparaîtront. La façon de raconter sera aussi influencée. Le format à l'écran impose un certain nombre de case à cocher et les romancier.ère.s habiles feront même des romans près pour le passage en prise de vue réelles (de mémoire, John Grisham est connu pour ça). Écrire une histoire devient un exercice qui se préoccupe moins du support et de ses codes pour se concentrer sur ce que l'on veut raconter au public. Le fond reste, mais la forme est déclinable.
Ça donne aussi que le temps entre l'arrivée du livre sur les tablettes des librairies et la sortie au cinéma (oups, ça c'était pré-2020) raccourci de plus en plus et que le livre fait vendre des billets de cinéma et le cinéma fait vendre des livres. Bref, les livres d'aujourd'hui sont les films de demain.
Et je sais pas si c'est une si bonne chose...
@+ Mariane
2 commentaires:
Quand tu entends parler d'un auteur qui a réussi à faire publier son (mauvais) livre parce qu'il avait déjà vendu les droits, tu te dis que non, c'est pas une bonne chose.
Malheureusement, il n'y a pas d'émoticônes envie de vomir sur blogger...
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