lundi 18 mai 2020

Les introductions divulgâcheuses

Salut!

J'ai lu beaucoup de classiques dans ma vie.  Parce que j'aime ça avant tout.  Et comme j'ai gardé mes habitudes d'étudiante fauchée sur ce point, je privilégie toujours les éditions de poche.  La plupart d'entre elles contiennent une introduction, écrite bien souvent par un spécialiste de l'oeuvre en question.  Le but est noble: donner l'avis d'un spécialiste sur l'oeuvre que l'on s'apprête à lire.  J'ai appris à les fuir comme la peste.

Pourquoi?  Parce qu'elle divulgâche toute l'histoire.  Au complet.  Merde, si je veux lire le livre, c'est peut-être parce que je ne connais pas l'histoire non?  Bon, si c'est un classique, j'en connais des grands bouts, c'est sûr.  Mettons que de me faire une présentation en détail des personnages principaux et de leurs relations peut ne pas nuire...  Si je lis Le Comte de Monte-Cristo par exemple, une bonne introduction qui me présente le personnage d'Edmond Dantès et le situe au coeur de son époque est une bonne chose.  Parce que, bien oui, il y a des détails de l'histoire de l'Europe de cette époque dont je ne connais pas bien.  Excellent dans ce cas.

Mais de me dire précisément comment et dans quelles circonstances il va venir à se venger des trois hommes qui l'ont jeté en prison... non.  Là, c'est plus qu'une introduction, c'est une analyse de l'oeuvre et ça aurait bien sa place en fin de livre, mais pas au début!  Hé ho, si j'ai pris ce livre, c'est pour le lire, pas pour me faire raconter l'histoire par un universitaire avant même de commencer l'oeuvre elle-même!  D'autant plus que ce qui semble faire tripper les universitaires qui rédigent ces foutus introductions, c'est bien plus d'analyser le pourquoi du comment de chaque décision de chaque personnage.

Le hic, c'est qu'ils le font avant qu'on ne lise l'histoire, alors on en a des fragments à chaque fois, des bribes, des trucs hyper-pointus sur telle ou telle décision... mais pas le portrait d'ensemble, pas le chemin vers cette décision ou cet acte, pas la scène qui l'a précédé et qui fait que l'on a soudain le coeur qui bat plus vite en voyant Edmond Dantès revoir Mercedes pour la première savoir, savoir qu'elle est là.  Non, on se fait juste analyser le pourquoi du comment et du ce que ça donne en faisant presque la psychanalyse du personnage.  Et sans avoir la saveur de l'histoire, la saveur du récit.  Oui, Mercedes le reconnaît grâce à sa voix.  Elle tremble quand elle le reconnait.  Mais elle ne dira rien.  L'analyse nous décortique pourquoi.  La lecture nous fait frémir avec elle.

Bref, je les lis les introductions maintenant.  Mais après avoir lu le roman.  C'est mieux ainsi.  Vraiment les éditeurs devraient mettre les introductions qui en disent trop long à la fin.  Et introduire l'oeuvre en général plutôt que les détours de l'intrigue au début!

@+ Mariane

2 commentaires:

Gen a dit…

J'suis tellement d'accord!!! J'ai vu des éditions qui mettaient d'ailleurs l'introduction après le texte et c'était parfait

Prospéryne a dit…

;)