jeudi 16 avril 2020

Paul à la maison de Michel Rabagliati

Paul à la maison  Michel Rabagliati  La Pastèque 200 pages


Résumé:
Paul a la cinquantaine.  Il est désormais séparé, sa mère vieillit, il vit seul.  C'est une période de sa vie où il a le sentiment d'une traversée du désert, portée par la solitude.  Ce n'est pas joyeux, mais c'est du Michel Rabagliati.

Mon avis:
La série des Paul a toujours su traiter des différentes périodes de la vie des gens avec doigté et délicatesse, mais même quand le malheur frappait comme dans Paul à Québec, il savait garder une atmosphère légère et préserver les moments d'humour.  Rien de tout cela ici.  L'atmosphère est lourde, tout du long, mais c'est aussi un hommage à ces périodes difficiles de la vie, ces hivers que nous traversons sans même oser penser qu'un jour, ils finiront.

Paul est désormais séparé et vit seul dans sa maison où la seule présence vivante est son chien (qui se met même à lui parler tellement il se sent seul).  Il visite régulièrement sa mère en résidence et l'état de santé de celle-ci empire tout au long de l'album, mais ce n'en est pas le coeur comme dans Paul à Québec: tout est vécu par le prisme de Paul, de son combat contre ce que l'on peut assimiler à une forme de dépression.  Que sa mère soit malade n'améliore par les choses.  Que sa fille décide d'aller vivre à l'étranger non plus.  Que son voisin peste contre lui pour de minuscules détails n'aide en rien (la scène où il explique le calendrier annuel de celui-ci, basé sur le jardinage est la seule touche hilarante de l'album, mais elle ne résonne pas beaucoup étant donné la lourdeur du reste).  C'est la vie de Paul à cette époque-là, tout simplement.

N'empêche, l'auteur n'a pas perdu sa patte.  Les dessins des rues des villes, ses critiques incessantes des polices de caractères des entreprises (il chiale intérieurement contre les choix des publicitaires), les présences au Salon du livre alors que Paul au parc triomphe, même si lui est perdu dans ses idées noires, le portrait qu'il fait de ses lecteurs (hihihi, qui ne s'y reconnaît pas un peu!), bref tout ça, tout ce qui a fait la marque du bédéiste est toujours là.

C'est un album plus lourd, plus noir, mais en même temps, toujours aussi personnel et il vise toujours dans le mille en étant aussi vrai.

Ma note 4.25/5

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