Salut!
Quand on ouvre un livre, habituellement, on ne sait pas tout sur lui. On en sait des bribes, des petits bouts, ce qu'on a lu sur la quatrième de couverture, ce que des amis ou des critiques nous en ont dit, bref, on s'attend à des découvertes en posant nos yeux sur l'incipit. Il y a une exception à ça: les classiques.
Avant de tourner la première page de Vingt-milles lieues sous les mers, vous en savez un bail sur le Capitaine Nemo et le Nautilus et leurs aventures sous-marine. Vous savez le nom d'Athos, Portos et Aramis avant d'ouvrir les Trois Mousquetaires et le Être ou ne pas être de Hamlet vous est connu avant d'arriver à l'acte 3 scène 1. Quand vous ouvrez un classique, vous n'êtes pas neutre envers l'oeuvre: vous avez déjà des idées pré-conçues, des images, parfois, vous connaissez de larges pans de l'intrigue. Peut-être en avez-vous déjà vu une adaptation au cinéma ou à la télévision, plus ou moins respectueuse de l'oeuvre originale. Il est facile de s'approprier les classiques en gardant uniquement les grandes lignes pour les «réinventer». Hollywood refait aux dix ans Robin des bois dans ce but, même si l'histoire est au fond, la même.
Sauf que... Saviez-vous qu'à la base, Vingt-milles lieues sous les mers est raconté du point de vue d'un professeur d'histoire naturelle, Pierre Aronnax, qui monte à bord du Nautilus en compagnie de son domestique et d'un harponneur originaire du... Québec? Ce personnage, pourtant très important dans l'oeuvre de Jules Verne a été oublié dans de nombreuses adaptations. C'est dommage, car le livre ne serait pas le même sans le caractère impitoyable et colérique de ce brave marin. De même, la première aventure des mousquetaires de Dumas a pour but de retrouver en Angleterre le Duc de Buckingham auquel la Reine a imprudemment donné des ferrets en diamants, offerts par le Roi, en gage de son «amitié» (hum, hum!)... Ce qui donne lieu à une course-poursuite entre la France et l'Angleterre où l'ombre du Cardinal de Richelieu plane sans qu'il soit un protagoniste actif, contrairement à Milady de Winter qui est au coeur des événements! Tout ça pour seul but de sauver l'honneur de la Reine! Quand à Hamlet, son père a été assassiné par du poison versé dans son oreille au cours d'une sieste. Original, j'avoue. J'ignorais qu'on puisse mourir de ça. J'ai dormi pendant longtemps avec mes couvertures par-dessus les oreilles après avoir lu la pièce.
Pourquoi je sais tout ça? Ben, parce que ces livres, je les aies lu pardi! Je me suis tapée des classiques plus souvent qu'à mon tour et le verdict? On y fait souvent de très belles découvertes. Pas juste parce que l'on comprend vite que la réputation d'un classique a au fond bien peu à voir avec l'oeuvre. Non, tout simplement parce que les classiques, ce sont souvent et bien simplement de bons livres. La meilleure des preuves? Ils ont passé l'épreuve du temps. Certes, certains ont des styles que l'on ne laisserait plus passer de nos jours et les sujets ont parfois mal vieilli, mais n'empêche, ce sont à la base de bonnes histoires qui valent la peine de se laisser lire.
Alors, surtout, ne vous préoccupez pas trop de la réputation des oeuvres qui traversent les époques en continuant à faire parler d'elles. Jugez-les par vous-même. Oui, elles risquent autant de vous tomber des mains ou de vous faire passer des nuits blanches que les livres actuels. Lisez-les pour ce qu'elles sont: des livres tout simplement.
@+ Mariane
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