Je sais, je sais, personne ne va aimer le titre de ce billet, mais tout de même, il recouvre une réalité essentielle.
On ne peut pas lire que des bons livres.
De un, parce qu'il n'y a pas que des bons livres.
De deux, parce que les mauvais livres peuvent être très utiles.
Lire de mauvais livres apprend à voir les erreurs de façon flagrante
Lire de mauvais livres apprend à voir les erreurs de façon flagrante
Il peut arriver à tous les lecteurs de terminer un livre et de se dire: mouais, il y a quelque chose qui me chicote. Un bon livre n'est jamais parfait. Il peut être excellent et avoir quand même des défauts. Sauf que s'il a d'énormes qualités, comprendre et voir ses défauts peut être difficile. Alors qu'on mauvais livre, ça nous saute dessus: c'est trop gros pour passer à côté. Ça développe nos réflexes de lecteur et nous permet d'aiguiser notre sens critique. Parce qu'on l'a déjà vu, bien identifié et bien appris à la voir, la maladresse, voir l'erreur, ne passera pas aussi facilement.
Lire de mauvais livres nous pousse à comprendre pourquoi on les déteste autant
Lire de mauvais livres nous pousse à comprendre pourquoi on les déteste autant
Ok, je ne trippe pas sur le policier, en me prenant comme unique exemple. J'ai lu des policiers qui ont passé la rampe de mes maigres attentes, mais c'est loin d'être le cas de tous les livres. J'ai compris en lisant de mauvais policiers pourquoi je les détestais autant: parce que la trame narrative est atrocement répétitive. Dans un bon policier, dans le sens de bien écrit et avec une bonne intrigue, c'est suffisant pour que je remarque pas le schéma. Dans un mauvais policier, qui reprend les mêmes codes et les mêmes postures, ça saute aux yeux. Bref, lire de mauvais livres peut aider à clarifier ses goûts.
Lire de mauvais livres permet de voir vraiment la différence entre les oeuvres réussies et les oeuvres juste un peu moins réussie
La majorité des lecteurs lisent un grand nombre de livres d'une qualité à peu près égale. Arrivée à un certain point, quand on lit surtout du même genre, la loi de la moyenne fait que la plupart des romans se ressemblent et que peu de choses les distinguent au point de vue de la qualité littéraire. Oh, oui, il y a en a des différences, mais elles sont moins importantes. Lire de mauvais livres entraîne un changement des perspectives. Ça nous oblige à repenser nos barèmes en élargissant le registre (et sans doute au désavantage des mauvais livres) les nuances paraîtront plus si on étire le spectre entre lequel on compare les livres. Si vous ne lisez que de la qualité égale et que vous lisez soudainement un très mauvais livre, vos barèmes de comparaisons changent. Remarquez que sur ce point, lire un excellent livre peut avoir le même effet (et vous dégoûter de certains livres à tous jamais!)
Bref, lisez de mauvais livres! Mais juste une fois de temps en temps, pas souvent quand même...
@+ Mariane
4 commentaires:
Je dirais même que des fois on a pas à faire exprès pour lire des mauvais livres... juste à finir les mauvais qui nous tombent sous la main! lolol!
Oui et des fois c'est une épreuve...
On nommera pas de titre pwahahaha!
Non, faut pas!
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