lundi 16 mars 2015

L'artiste est une bébitte à question

Salut!

Ça m'arrive souvent de regarder des making-off de films sur DVD.  J'aime bien voir le travail qui se fait derrière la caméra, entendre parler les créateurs du film sur le pourquoi tel ou tel choix dans le scénario ou dans la façon dont est tourné une scène.  C'est toujours intéressant de voir comment est pensé l'oeuvre que l'on va voir sous nos yeux.  De voir quels sont les décisions qui sont prises et quels sont les raisons qui les guident.  Souvent, on entend une personne que ce soit le réalisateur ou une autre dire: «Nous nous sommes demandé pourquoi»,  «On s'est posé la question à savoir comment» ou toute autre variation sur le même thème.  Bref, on voit le questionnement à la base de l'oeuvre.  Et vous savez quoi?  Tous les artistes sont comme ça...

Ok, le voir dans un making off est sans doute plus flagrant, plus marquant, mais dans les commentaires faits par mes amis auteurs, je retrouve souvent la même thématique.  Pourquoi tel personnage réagirait comme ça face à tel autre?  Pourquoi dans ce monde les gens font-ils ceci ou cela?  Comment mangeaient-on à une autre époque?  Que de questionnements!  Que de réflexions, de d'heures passées à penser, que de préparation, de précautions afin de bâtir une oeuvre.  Et je crois qu'une partie de la clé est là.  Dans tout ce travail de réflexions qui mène à la création d'une oeuvre,  c'est là que s'élabore justement ce qu'on appréciera plus tard.

Les incohérences, les erreurs, les moments de flottements, ça se remarque tout de suite.  On les voit, facilement et rapidement.  Le plus souvent.  Sinon, en y repensant, après l'exaltation de la première impression.  Les meilleures oeuvres sont celles qui passent ce test de la cohérence.  Pas de la vraisemblance, parce que la fiction n'a pas à être vraisemblante.  Elle doit avant tout être cohérente, «se tenir» en d'autres termes.  Et pour ça, il faut penser à son coup longtemps à l'avance.  Être capable de prévoir et d'anticiper, mais aussi de fasciner.  Même si la personne qui lit le livre devine la fin, elle pourra être accrochée jusqu'au dernier moment si l'intrigue est bien ficelée.

Mais pour ça, que de questionnements!  Que de temps passé sur les détails!  Que de temps à peaufiner!  Pour être capable de naviguer dans les eaux de la création, il ne faut pas juste connaître la surface.  J'avais entendu lors d'une entrevue de J.K. Rowling sur la série Harry Potter qu'elle avait écrit toute l'enfance de Sirius Black.  Elle avait alors dit que les lecteurs n'avaient pas besoin de connaître cette histoire, mais elle si.  Ça donne une idée du genre de boulot que peu représenter un livre, encore plus une saga.  Tous les auteurs ne sont pas aussi maniaques, mais reste que la création d'un histoire de fiction, même ancré dans la réalité est très exigeant.

Qui, que quoi, comment, où, pourquoi.  Toutes ces questions doivent avoir une réponse dans un livre.  Pas tant pour le lecteur, mais l'auteur doit le savoir pour pouvoir le guider dans son histoire.  Et pour bien le faire, il doit pouvoir répondre à toutes les questions.  Première étape, se les poser à lui (ou elle)-même.

@+ Mariane

2 commentaires:

Gen a dit…

Ben ouais, on se pose beaucoup de question. Et, souvent, le livre contient juste 25% de ce qu'on a inventé. Mais c'est correct. C'est le meilleur quart! ;)

Prospéryne a dit…

Vous faites lancer vos idées par le quart-arrière? (Désolé, cette petite blague de football semblait trop facile en lisant ton commentaire! ;) )