Kagagi Jay Odjick Hannenorak 80 pages
Résumé:
Matthew est un adolescent ordinaire, qui est amoureux de la fille populaire de son école, a un meilleur ami et vit avec une ancienne employée de ses parents qui l'a adopté. Une vie assez normale quoi. Le jour où un mystérieux homme débarque pour lui annoncer qu'il est l'élu de son peuple, destiné à sauver l'humanité entière du Windigo. Pour le faire, il se retrouve doué de pouvoirs super-héroïques et devient Kagagi.Mon avis:
L'auteur, lui-même issu des Premières Nations, s'est amusé à écrire une histoire de super-héros en s'inspirant de leurs mythes et légendes et ma foi, c'est plutôt bien. Parfait, non, excellent, non plus, il a encore quelques croûtes à manger, mais n'empêche, le résultat est plutôt honorable.
Matthew, adolescent tout ce qu'il y a de plus ordinaire, est présenté comme étant un personnage autochtone dès le départ, sans qu'il soit vraiment mêlé de près à ses origines culturelles, ayant été adopté assez jeune. La découverte de son héritage se fera plus tard dans le livre, au même moment où ses pouvoirs, qu'il a toujours possédé, lui seront révélés. Le super vilain est d'ailleurs un personnage important de la mythologie autochtone: le Windigo. Bref, la manière dont l'auteur crée et met en scène un personnage issu de son imaginaire culturel est très bien et on accroche à cette partie de l'histoire.
Le bât blesse ailleurs. Si dans les scènes où les personnages sont représentés en super-héros, l'auteur réussi avec un talent manifeste au niveau du dessin, il en va autrement dans les scènes ordinaires: le dessin souffre d'une absence de mouvements, le découpage est tout juste correct et certains plans sont carrément ratés (la scène sur la piste de danse où tous les personnages semblent couchés plutôt que debout, entre autres).
De plus, l'intrigue est brouillonne et les personnages sont faits d'un bloc, sans la moindre nuance. Ce qui explique qu'on écarquille des yeux devant la réaction de Matthew à un moment pivot de l'histoire: il n'a jamais eu ce genre de réaction avant et rien dans tout ce qui nous a été présenté depuis le début de l'histoire nous pousse à croire que cette réaction est logique. Les dialogues sonnent d'ailleurs faux à certains moments, mais je ne sais pas s'il s'agit ici d'un effet de traduction.
Ce n'est pas que tout est mauvais, mais ça sent la première oeuvre: beaucoup de dévouement, une passion véritable et sincère pour les histoires de super-héros, mais encore des failles dans le rendu final. Bref, de bonnes idées, mais il va falloir encore quelques albums à l'auteur pour emmener son talent à son plein potentiel.
Ma note: 3/5
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