lundi 8 août 2022

Lire pour l'auteur.e, lire pour l'histoire

 Salut!

Cette année encore, Amélie Nothomb va pondre son bouquin annuel, comme toujours au mois d'août. Cette écrivaine n'est plus à présenter tellement elle fait maintenant partie du paysage littéraire. On dira que l'on s'est acheté le nouveau Nothomb sans même savoir ce dont parle le livre. Ce qui nous pousse vers le livre, à la bibliothèque autant qu'en librairie, c'est le nom de la personne qui l'a écrit, bien plus que ce que cette personne va nous raconter dans le livre.

L'auteurice est ainsi une marque que l'on consomme bien plus qu'une histoire dans laquelle on se plonge.

On va lire un Terry Pratchett bien avant de lire une histoire de fantasy. Un livre de Patrick Senécal bien avant de lire une histoire d'horreur. Même chose pour un livre de Stephen King. Un Michael Connely ou un James Patterson sans intrigue policière ne peut exister dans l'esprit de bien des gens. Tellement que si ces auteurs veulent publier autre chose, vaut mieux pour eux le faire sous pseudonyme.

D'un autre côté, il y a toutes ces histoires qui n'attendent qu'à être lues, cachées entre leurs couvertures papiers ou numériques. Une histoire qui se passe sous la Révolution française? Les amours d'un trentenaire à l'ère de Grindrr? Une histoire d'adoption à l'ère post Roe Vs Wade? Un voisin louche qui a une passion aussi louche pour les échecs? (ok, je pique ici l'idée de Patrick Senécal pour 5150, rue des Ormes)

Malheureusement, ces histoires n'ont pas de nom connu d'auteurice pour les propulser dans la tête des gens. Ces histoires ne doivent compter que sur elles-mêmes pour se faire vendre. 

Ce qui est souvent la partie la plus compliquée. Après tout, des centaines de nouveaux titres sont publiés chaque année. Lequel, par sa présentation, sa couverture, son marketing, même parfois les scandales qui vont l'entourer vont réussir à faire parler d'eux sans la locomotive qu'est la personne qui l'a écrite? Alors qu'un nom d'auteurice connu donne une longueur d'avance, les autres livres, qui ne sont défendues que par leurs histoires, doivent se battre pour avoir une petite place au soleil.

Peut-être plus tard, quand le monde aura connu l'auteurice de leurs lignes pourront-elles se permettre le luxe de ne pas être intéressante ou fascinante en elle-même. Leurs 4e de couverture pourront être aussi vague que possible, leurs couvertures moches, rien n'arrêtera les lecteurices qui croiseront leur chemin: ces histoires seront portées par quelque chose de bien plus grand qu'eux.

En attendant, la majorité des gens qui sont à la recherche d'un livre pour s'asseoir et profiter d'une belle aventure portée par les mots veulent avant tout une bonne histoire. Sauf que si c'est un.e auteurice connu.e, l'histoire résonnera moins fort sans doute. La réputation de l'auteurice, méritée ou non, sonnera une cloche au lecteurice. La renommée vole dit-on. Le cerveau humain étant ainsi fait, on préférera le connu à l'inconnu. Pourquoi risquer une aventure dans une intrigue avec un inconnu quand une personne connue nous fait de l'oeil avec la sienne?

Et cela au fond, peu importe l'histoire! Un bon roman peut vous transporter, que la personne qui a tapoté sur le clavier soit ou non une vedette dans le monde littéraire. Même au contraire, être le premier à découvrir une nouvelle voix, une nouvelle plume, peut être extrêmement bon pour vous, autant et même sinon plus que pour l'auteurice. Pour cela, il faut la patience, le temps et la curiosité. Des qualités dont parfois, je me dis qu'il manque aux lecteurices.

Bref, lisez les histoires pour elles-mêmes et non pour la personne qui les écrit. Vous allez faire d'innombrables découvertes. Et qui sait, peut-être même découvrirez-vous avant out le monde le ou la prochaine auteurice qui fera les manchettes.

@+ Mariane

2 commentaires:

Gen a dit…

Bonne idée ça : lisez les livres pour les histoires, pas pour les auteurs...

Euh... sauf pour moi là! Lisez tous mes livres, baon! :p

(Sans farce, je suis une lectrice très infidèle aux auteurs, quand ils adoptent un créneau trop tranché, je les abandonne vite. Faut dire que je suis volage quand j'écris aussi!)

Prospéryne a dit…

@Gen, il est tout à fait permis d'être fidèle à un.e auteurice qui écrit de bonnes histoires! ;)