lundi 15 mai 2023

Retrouver les petits plaisirs des salons du livre

 Salut!

Depuis la pandémie, j'avais très peu fréquenté les salons du livre et autres événements littéraires. Parce que s'il y a bien un genre d'événement où la distanciation sociale est impossible voir inexistante, c'est bien un Salon du livre! Les gens se serrent les uns contre les autres entre les présentoirs débordant de livres de tous genres, se pressent en petits groupes serrés pour discuter ou font la file à la queue leu leu pour rencontrer leurs auteur.e.s favori.e.s. Bref, c'est le festival du collé les uns contre les autres. Et je peste souvent contre cette réalité quand elle m'empêche de me déplacer entre les kiosques. 

Mais ça m'avait manqué durant la pandémie. Parce que c'est aussi un formidable réservoir d'énergie, de rencontres et de possibilités. Rarement on rencontre autant de passionnés de littérature au mètre carré que dans un Salon du livre. Rarement aussi a-t-on le luxe de croiser autant d'artistes, de vedettes, de personnalités marquantes de la vie québécoise que de simples quidams qui vous font découvrir leur coup de coeur. Dans un Salon du livre, j'ai eu droit à un dix minutes en tête à tête avec Michel Tremblay qui était en manque de dédicaces à faire ce jour-là. J'ai pu remercier Lise Payette de tout ce qu'elle avait fait pour les femmes du Québec. J'ai jasé balado avec Alexandre Sirois un journaliste de la Presse. J'ai croisé Dany Laferrière, Corneille, Joséphine Bacon, Éric-Emmanuel Schmidt, Janette Bertrand, Farah Alibay et ouf, je ne sais combien d'autres. J'ai parfois eu la chance de parler avec des gens qu'autrement, je n'aurais jamais vus. Comme la fois où une amie m'a poussé à prendre une photo avec Nicholas Sparks parce qu'il était là en dédicace, même si je n'avais pas un de ses livres en main. À vrai dire, je ne suis pas fan, mais tsé, hein, pour la photo!

C'est aussi un endroit où peuvent briller tous ces petits éditeurs, petits auteurs et autres petits acteurs du monde littéraire. Ils ont leurs petits kiosques, souvent très peu fréquentés, mais c'est là que se cachent souvent les trésors des salons. J'ai découvert ou redécouvert de très nombreux auteur.e.s dans ces endroits. Ils ont moins occupés, moins accaparés que les grosses vedettes et ils ont le temps de jaser. C'est souvent là que l'on trouve des perles de littératures, des perles qui sont perdues dans le flot constant de nouveautés qui envahissent année après année les tablettes des librairies. Parce que là, chaque livre a au moins une véritable chance de se retrouver avec quelqu'un ou quelqu'une qui le connaît, juste à côté de lui, et qui est prêt à le défendre. J'ai croisé des éditeurs qui m'ont fait découvrir leurs livres publiés il y a plusieurs années et m'ont donné la chance de découvrir des plumes inconnues. J'ai jasé avec des auteur.e.s esseulé.e.s à leur kiosque et j'ai eu de brillants échanges avec eux. J'ai souvent dépassé mon budget livre du jour à cause de ses rencontres. Et même si je n'ai pas toujours acheté, j'ai pris en note une quantité incroyable de titres grâce à ce truc. D'ailleurs, c'est même un de mes petits plaisirs des Salons: Aller trouver des auteur.e.s qui ont l'air de s'ennuyer et aller leur piquer un brin de jasette. Un petit cinq minutes, rarement plus. De quoi faire passer leur journée plus vite et me faire faire des découvertes. Même si je ne connais rien de l'oeuvre de cette personne. Même si ce n'est pas publié dans une maison d'édition que je connais. Juste pour le plaisir.

Le Salon du livre de Montréal à l'automne dernier avait été comme un retour aux sources, mais un retour un peu gâché par ma nervosité: j'avais perdu l'habitude des foules compactes et il traînait encore des relents de risque covidien dans l'air. C'est à Québec qu'il me semble que j'ai pleinement renoué avec mes petits plaisirs de salon. Au point d'en ressortir épuisée, mais oh combien heureuse d'avoir été remplie de cette énergie et de cette passion qui sature l'air que l'on respire. J'avais retrouvé mes marques. Certes, la saison des salons achève pour une pause estivale bien méritée, le temps que l'on fasse un peu baisser nos gargantuesques PAL, même si quelques événements se tiendront quand même cet été. J'ai hâte à l'automne, hâte de reprendre mes habitudes de salon, hâte de retrouver tous ces petits plaisirs.

Parce que c'est bien vrai: c'est quand on est privé de quelque chose que l'on découvre à quel point c'est précieux.

@+ Mariane

3 commentaires:

Jean-François a dit…

J'espérais aller faire un tour au SILQ, mais c'était le weekend de ma fête et c'était impossible pour moi d'aller à Québec ce weekend là.

Je suis vraiment heureux que tu aies appréciée ta visite au salon! J'ai hâte à celui de Montréal

Encore une fois un billet pertinent et intéressant! Je ne sais pas comment tu fais, j'ai essayé d'écrire des billets et je ne me suis jamais rendu à les publier, j'aime pas comment j'écris! Hahahah

Gen a dit…

Il a fait un bien fou en effet ce SILQ! Preuve que c'était à nouveau "un vrai salon" : me semble que j'ai pas vu personne plus de 30 secondes! Hihihi!

Prospéryne a dit…

@JF: J'ai hâte de te voir au Salon du livre de Montréal, faut qu'on aille prendre un café! Et bon, moi non plus, je ne sais pas comment je fais! L'expérience y est sans doute pour quelque chose.

@Gen, en effet, on ne s'est pas vue plus que trente secondes! :P