vendredi 30 août 2013

Tout est possible

Salut!

Voici une petite conversation que j'ai eu des dizaines de fois en tant que libraire:

-Non malheureusement, le livre est épuisé Monsieur, on ne peut pas le commander.

-Ah...  Vous pouvez le faire venir?

(Inspiration, expiration)
-C'est ce que je viens de vous dire Monsieur, on ne peut pas le faire venir, il est épuisé.

-Et si je veux l'avoir, qu'est-ce que je fais?

-Il y a les bouquineries, sinon, Internet.

-Ils vont pas le ressortir un jour, c'était tellement un bon livre!

-Ah ça, tout est possible!

Dans le dédale des rééditions, reprise de maisons d'éditions, anthologies, sorties en format poche et autres détours et hasards du milieu de l'édition, plus rien ne me surprend.  Un livre peut disparaître à un endroit, réapparaître ailleurs, faire de multiples rebonds, bref, tout est possible.  C'est à la fois amusant et frustrant.  On cherche un livre, on ne le trouve pas, on le voit arriver sur nos tablettes trois mois plus tard dans une totalement autre édition, on tente d'expliquer ça à nos clients qui la plupart du temps n'y comprenne strictement rien.  Déjà de comprendre que ce ne sont pas les maisons d'éditions qui nous envoient directement les livres est complexe à faire comprendre à pas mal de monde!

-Ah bon, pouvez-vous m'appeler si le livre ressort un jour?, demande mon client.

-Non.

-Non?

-Non, ça peut être dans six mois, ça peut être dans deux ans, ça dépend des programmes éditoriaux et ça a toute les chances de se perdre une note comme celle-là ici.  Déjà qu'on a parfois du mal à suivre le rythme des publications...

-Alors je fais quoi?

-Vous repassez le demander à tous les trois-quatre mois?

Petit air confus ou buté selon les cas.

-Bonne journée!

En voilà un autre qui a dû se frotter à la complexité du monde de l'édition et pas sans dommage.  Il faut parfois être dans le milieu pour y apprendre combien tout y est possible!

@+ Mariane

jeudi 29 août 2013

Le souffle de Mamywata de Claude Grenier

Le souffle de Mamywata  Claude Grenier  Leméac  287 pages


Résumé:
Joe Markovsky a quarante-cinq ans, un bon travail, un mariage heureux, mais tranquille, et au fond de lui, une soif de vivre, de faire quelque chose qui le ronge, lentement, mais sûrement.  Il accepte alors une aventure africaine le temps d'un congrès au Togo.  Ce qui lui fait croiser la route d'Élodie.  Cette femme, noire et sensuelle, imprégnée de la pensée africaine mêlant la magie, le rêve et la réalité lui inspirera la passion pour un temps, une passion vite brûlée.  Puis vient le Bénin, et Aminata.  Aminata qui le fera plonger dans un enfer de passion menant à une lente autodestruction de lui-même, mais plus forte et enchanteresse que tout ce qui le rattachait à sa vie.

Mon avis:
Dans ce roman, se mêle deux choses: l'Afrique, terre de rêves, miroir de l'Occident rationnel par son côté magique et sensuel et la crise du mi-temps de la vie, au moment où l'on fait le bilan de celle-ci et où on se demande si on a pas pris la mauvaise voie, fait les mauvais choix...  Et surtout ce qu'on y a pas fait.  Le tout porté par une écriture magnifique, porteuse d'un sens profond.  Ça coule avec tellement de fluidité, c'est plein de vie, ça sent la vie, la vraie, avec ses abîmes et ses sommets idylliques.  On sent dans ce livre le rythme de l'Afrique, la beauté et la sensualité des femmes de ce continent, mais aussi sa misère et ses difficultés.  Ce qui fait planer sur toutes les parties du récit qui se passe en Afrique une aura de mystère, d'hors du temps.  Les mentalités sont si différentes entre les deux, aussi profonds qu'une fosse océanique.  Au centre, Joseph Markovsky, un homme qui sent sa vie lui filer entre les doigts.  Et qui tombera dans le piège d'une femme-araignée.  Il voit la toile, mais il ne veut pas la voir en même temps, désireux de secouer sa vie, il se laissera entraîner dans une passion dangereuse dans lequel il foncera tête baissée, malgré les avertissements de tous.  On suit cette histoire depuis son propre point de vue et c'est très bien rendue.  Au passage, on voit plusieurs réalités de l'Afrique: le peu de valeur accordée aux filles, le racket des blancs, la prostitution, sombres réalités de ce continent.  Mais on voit aussi la débrouillardise de ses habitants, leur volonté de s'en sortir, la vie quotidienne, des gens souvent joyeux, se contentant de peu et jouissant de celui-ci, d'autres facettes moins connues et pourtant tout aussi importantes de la vie là-bas.  Des gens heureux, il y en a là-bas, malgré ce qu'on peut en penser.  La psychologie du personnage principal et narrateur est bien rendue, dans ses hauts et ses bas.  Et le choix de l'auteur de lui faire raconter quelques événements postérieurs au fil du récit est aussi très bien choisi.  Pour Joe Markovsky, il y aura un avant et un après Aminata, mais l'Afrique restera.  Si le narrateur rêve d'être capable de saisir la beauté de l'instant, du temps qui passe et n'en aura jamais été capable, l'auteur lui, aura parfaitement réussi son but à travers ce roman, magnifique.

Ma note: 4.5/5

Je remercie Leméac et plus particulièrement Josée pour ce service de presse.

mercredi 28 août 2013

Quand ça te tente pas de lire le livre...

Salut!

Il arrive que, pour énormément de raisons, on ait pas le goût de se taper un livre.  Parce qu'on en a trop à lire, parce que le nombre de pages de celui-ci nous décourage, parce qu'on a un intérêt limité à investir notre temps mais qu'on aimerait bien savoir l'histoire quand même, parce que c'est un classique et que le style nous rebute, etc.  Bref, un paquet de raisons.  Dans ces cas-là, il existe quelques alternatives au livre.

La première, et la plus évidente, est bien certainement le film.  Souvent, l'essentiel de l'histoire y est et on quitte la salle de cinéma ou notre télévision avec une bonne vision de l'intrigue.  Cependant, attention: la qualité des adaptations est extrêmement variable.  Certains font d'excellents films, mais de piètres rendus du livre.  Le meilleur exemple qui me vient en tête est l'adaptation d'Eragon de Christopher Paolini faite par Stefan Fangmeier.  Comme film, c'est bon, mais comme adaptation du livre, arg...  On aurait dit qu'ils avaient passé le livre à la déchiqueteuse et recollé des bouts au hasard!  Malheureusement, c'est le cas pour pas mal d'adaptations.  Autre point, ce ne sont pas tous les livres qui font le saut jusqu'au cinéma.  Bien souvent, seulement les plus populaires en terme de vente ou encore des classiques indémodables et ceux-ci risquent d'être massacrés pour être mis au goût du jour.  Donc, une solution, mais pas la panacée.

La deuxième, qui est sans doute meilleure que la première, c'est le livre audio.  Si on ne veut pas rester assis des heures durant à lire, on peut écouter notre histoire en occupant ses mains à autre chose, en conduisant (je suis adepte!) ou en marchant tout simplement.  On utilise nos oreilles au lieu de nos yeux pour apprécier l'oeuvre.  Avantage majeure face au film, c'est l'oeuvre originale auquel on se confronte, donc, on est en contact direct avec la prose de l'auteur.  Désavantage par contre: l'oeuvre est lue et parfois, on peut ne pas aimer la voix du lecteur ou de la lectrice, ou encore sa façon de lire, de raconter l'histoire.  Une expérience récente m'a permis de constater à quel point la prononciation, le ton, le rythme et l'intonation peuvent avoir de l'importance sur l'appréciation d'une oeuvre lue.  C'est une meilleure solution de rechange que les films, mais elle a bien sûr ses petits désavantages.

La troisième option est de demander à un ami qui a lu le livre de nous le raconter!  Souvent, on a droit à un bon résumé, mais évidemment, ce sont les éléments qui ont marqué la personne qui ressorte le plus: il peut négliger un détail important pour la compréhension de l'histoire pour nous.  Par oubli, ou le plus souvent, parce qu'il veut nous raconter les moments qu'il a le plus aimé en longueur et en largeur!  Ou encore, il peut commencer par nous raconter le punch de la fin...  Je suis particulièrement une peste dans le genre!  Je peux rarement m'empêcher de raconter la fin de l'histoire, même si la personne veut juste que je lui donne envie de lire le livre!  Et on aura là aussi un filtre: selon que la personne ait aimé ou non l'histoire, elle nous le racontera différemment.

La quatrième option, option de paresseux s'il en est, est d'aller lire la fiche Wikipédia du livre...  Oui, oui!  La plupart des livres populaires y ont un très bon résumé, qui dévoile succinctement, mais complètement l'intrigue et donne une excellente idée du livre.  J'avoue que j'y vais quand même régulièrement, particulièrement pour les classiques qui font des pages et des pages.  On y trouve de tout et ça permet de se faire une bonne idée.  De plus, comme l'idée de base de cette encyclopédie libre est de donner un résumé fidèle, mais neutre, les risques de biais sont minimes.  Mais ils ne donnent pas d'idées du style de l'auteur et ne nous permettent pas d'être emportés par l'histoire.  Avantages et inconvénients!

Pour une meilleure appréciation du livre qu'on ne lira pas, utiliser de manière croisées deux ou trois des méthodes ci-haut.  Ou encore, reste la dernière chose à faire: s'en passer.  Pas super cool, mais des fois, il le faut bien.  Après tout, on a qu'une vie à vivre!

@+ Mariane

mardi 27 août 2013

Les mystères de Harper Connelly: 4- Secrets d'outre-tombe de Charlaine Harris

Les mystères de Harper Connelly  tome 4  Frissons d'outre-tombe  Charlaine Harris Flammarion Québec 316 pages


Résumé:
Harper et Tolliver, maintenant officiellement un couple, sont de retour sur les lieux de leur triste jeunesse, au Texas.  Appelée pour élucider les circonstances de la mort d'un riche texan, Harper découvre bientôt que l'ancienne gouvernante de celui-ci n'est pas morte d'une péritonite comme on l'avait dit... ce qui les entraîne bien vite dans les ennuis.  De plus, la présence toute proche de leurs petites soeurs ajoute un élément de confusion.  Presque autant que le père de Mark et Tolliver, récemment sorti de prison, qui traîne dans les parages.

Mon avis:
Ouf...  Cette série n'a jamais volé extrêmement haut, mais tout de même, elle réussi à être un très bon divertissement.  Quoique dans ce tome, l'auteure tire la corde très fort pour faire fonctionner entre eux des éléments extrêmement disparate: la mort de la gouvernante d'un millionnaire texan, la disparition de la soeur de Harper et même un autre élément que je tairais pour ne pas voler le punch.  Mais tout ça tient par la peur.  Possible?  Oui?  Plausible?  Beaucoup moins.  La ficelle est vraiment trop grosse pour ça. On reste avec l'impression fâcheuse que l'auteure nous a fait marcher en nous laissant la vérité sous le bout du nez tout au long des livres de la série.  Ou encore qu'elle a cherché à finir sa série alors qu'elle avait encore le matériel pour un autre tome.  Habituellement, de semer les indices comme des cailloux au fil d'une série est un excellent procédé, j'adore quand ça finit comme ça.  Sauf que là, non, c'était trop tordu pour ça.  Quoique j'ai lâché quelques mots d'église bien sentis en découvrant l'identité du meurtrier de la soeur de Harper.  Deux personnages secondaires dont on a entendu parler depuis le début de la série, soit le père de Tolliver et Mark, son frère, sont présents dans le livre et je les aies beaucoup aimé.  Leur psychologie était très intéressante, leurs motivations et leurs actions pas aussi tranchées et nettes qu'on aurait pu le croire au départ.  Comme toujours, Tolliver est aux côtés de Harper et celle-ci n'hésite pas à foncer quand elle croit que ce qu'elle fait est juste.  Ce qui la met dans le pétrin évidemment!  Pas la meilleure série au monde et une finale en demie-queue de poisson, mais tout de même, un très bon divertissement auquel on reste scotché parce que malgré tout, on veut savoir la fin!

Ma note: 3.25/5

lundi 26 août 2013

Oui, j'y crois encore

La remarque m'a prise par surprise.  Le libraire me regarde par dessus ses lunettes.  Je suis encore verte dans mon nouveau métier et certains en profitent pour tester mes réactions.  Mais celle-là, je ne m'y attendais vraiment pas.

-Ah tu es partie parce que tu ne croyais plus en le métier de libraire?

S'il y a bien une chose des plus fausses, c'est bien celle-là!  Jamais, jamais de la vie je ne suis partie pour cela.  S'il y a bien des dizaines de petites raisons accumulées pour expliquer mon départ (en cinq ans, on en accumule des petites frustrations!), ne plus croire en l'importance du travail du libraire n'en fait pas partie.  Jamais.  Cela peut sembler l'être, mais ce n'est pas le cas.

Pourtant, j'ai eu l'impression à certains moments que certains libraires que je croise maintenant dans la vie de tous les jours le pensent.  Je ne me cache pas que j'ai été moi-même dans le métier durant cinq ans.  J'en suis vraiment très très fière.  Je n'en suis plus, mais j'en suis encore assez proche: si vous saviez le nombre de librairies géniales que j'ai pu visiter en un mois!  J'ai une admiration sans borne pour le travail qui se fait chaque jour en librairie, pour défendre le livre, la diversité des choix, les oeuvres moins connues et les genres moins prisés.  Fan de SFF depuis belle lurette, je suis bien placée pour savoir que sans la passion de quelque-uns, dont bon nombre de libraires, certains auteurs n'auraient jamais pu se faire connaître et des branches complètes de la littérature seraient tombées dans les limbes avant même de naître!

Le métier de libraire, c'est le plus beau métier au monde.  C'est un métier en contact direct avec le public, avec ses hauts et ses bas, mais surtout, c'est le point de convergence.  Entre le lecteur et l'auteur, il y a comme un phénomène d'entonnoir: plusieurs personnes se chargent de trier le bon grain de l'ivraie, avec tout ce que ça peut comprendre de subjectivité.  Mais arrivé en librairie, l'offre s'élargie d'un seul coup.  L'entonnoir devient sablier.  Tous les éditeurs, grands comme petits se côtoient sur les tablettes, les meilleurs vendeurs prennent place à côté des premiers romans et les grands poètes se retrouvent à côté de leurs contemporains en émergence.  Oh, tout n'est pas rose dans la librairie.  Les défis y sont nombreux et constants.  Ceux qui s'en sortent le mieux sont ceux qui comprennent la logique d'une telle entreprise.  Un savant dosage entre nouveautés qui sortent à pleine porte et connaissance profonde du milieu littéraire.  Et surtout, un amour profond de la littérature, dépourvu de jugement.  Pour le libraire, le best-sellers est aussi essentiel que le petit inconnu parce que c'est en poussant la porte pour acheter le premier que l'on va rencontrer la personne qui, petit à petit, va nous permettre de découvrir le second.

Oui, j'y crois encore au métier de libraire, plus que jamais.  Et j'ai tellement rencontré de libraires passionnés ces dernières semaines que je ne puis que me dire que ce métier, encore une fois, est le plus beau du monde.  Chaque librairie est unique, façonnées par les personnes qui la fréquentent, qui y travaillent.  J'ai beau avoir poussé la porte de dizaines de librairies, aucune n'est pareille, toutes ont leur personnalité.  À ma façon, je continue d'y contribuer et j'espère le faire encore longtemps.  Parce que veut, veut pas, un amoureux de la littérature aura toujours besoin de quelqu'un quelque part, pour le conseiller et le guider, quand il ne saura plus quoi lire.

@+ Mariane

vendredi 23 août 2013

Je l'ai lu sur ton blogue...

Salut!

Des fois, je me dis que je devrais me présenter sous le nom de Prospéryne.  Mon homologue poilue me regarde en ce moment avec des yeux dans la graisse de bine qui me disent que ce serait peut-être une bonne idée parfois...  Mais non, finalement, ce ne serait pas une bonne idée:  elle ne sait même pas lire!  Mais n'empêche, j'ai beau avoir un prénom qui-s'écrit-avec-juste-un-n, nombre de personnes qui me connaissent retiennent d'abord le nom de ce blogue: les lectures de Prospéryne.  Et ensuite seulement, qui je suis.  N'empêche, je suis parfois extrêmement surprise.

Au dernier Boréal, j'entame la discussion avec une enthousiaste participante et je commence à raconter quelque chose lors sort la phrase-clé: «Je sais, je l'ai lu sur ton blogue!»  Dékécé?  Ah oui, tu l'as lu sur mon blogue?  Ah...  J'ai beau regarder de temps à autre les statistiques de fréquentation, on dirait que je ne vois toujours pas le rayonnement que je peux avoir d'ici.  Je lance mes billets sur la Toile, mais je ne vois toujours pas leur résonance complète.  Un ami de ma connaissance ne cesse de me répéter que je suis lue plus que je ne le pense...  J'ai toujours tendance à minimiser.  C'est mon ami après tout!  Qu'est-ce que les amis ne feraient pas pour nous encourager!  Mais lorsque que je sors de chez moi et que je me mets à fréquenter la faune littéraire, je me rends bien vite compte de quelque chose: il a raison.  Sauf que ça me prend toujours au dépourvu.

Qui me lit au fond?  Pas mal de monde, de tous les horizons.  J'ai une amie qui me lit régulièrement, mais qui ne commente jamais, lectrice fantôme comme elle dit.  Un autre le fait également, mais vu son métier, il préfère observer de loin, mais m'en parle chaque fois que l'on se croise.  D'autres me suivent de loin en loin, au hasard de Google.  Je ne sais jamais exactement ce qui amène quelqu'un à venir ici, mais une chose que je constate, c'est qu'ils semblent y prendre plaisir.  Merci!  Mine de rien, un blogue demande des heures de réflexions avant de se mettre au clavier.  Savoir qu'on est lu n'est pas un mince compliment.  En même temps qu'une récompense.

Mais je crois que la cerise sur le sundae est venue avec mon nouveau métier.  Une personne, auquel je parlais de mon amour des chats me lance: «Je sais, je l'ai vu sur ton blogue.»  Je crois que mon coeur a manqué deux ou trois battements sur le coup.  Et de demander, d'une voix que j'ai essayé de rendre ferme malgré la surprise: «Tu as lu mon blogue???»  Et la personne, de répondre, calmement: «Quand j'ai su que tu étais notre nouvelle rep, j'ai fait mes devoirs...»

C'est peut-être rien, mais ça m'a fait très plaisir.  On ne blogue pas nécessairement pour être connu, mais de découvrir que des gens ont pris la peine de faire un petit détour par ici pour mieux me connaître me fait chaud au coeur.  La personne qui m'a dit ça se reconnaîtra sans doute.  Si c'est le cas, cite le nom de mes chats à notre prochaine rencontre.  ;)

@+ Mariane

jeudi 22 août 2013

Laïka de Nick Abadzis

Laïka  Nicka Abadzis  Dargaud  201 pages


Résumé:
Laïka était une petite chienne des rues de Moscou.  Elle a été attrapée par des responsables de l'hygiène publique et par un pur hasard, s'est retrouvée sur le chemin de scientifiques russes.  De Kroutchev aussi, le secrétaire du Parti communiste, désirant par-dessus tout montrer la supériorité de son pays face aux États-Unis.  Face à une telle pression, face à la volonté des puissants, que peut représenter la vie d'une petite chienne, qui ne demande qu'à être aimée?

Mon avis:
Touchante histoire que celle de Laïka, Koudriavka (Frisette) du nom que ses entraîneurs lui avaient donné à cause de sa queue bouclée.  Cette bande dessinée fait habilement entrer la petite histoire dans la grande, celle d'une petite chienne anonyme, qui mourra célèbre en étant sacrifiée à la gloire de l'Union soviétique, mais aussi celle des scientifiques qui ont participé à la grande aventure de la conquête spatiale dans le même pays, sous le même régime de fer.  Angle de vue peu abordé dans les livres d'histoire, dominé par le point de vue américain dans bien des cas.  Proximité géographique ou importance maniaque du secret dans l'ex-Union soviétique?  Sans doute un mélange des deux.  On y apprend entre autre que le responsable du programme spatial soviétique, Sergueï Korolev, était passé par le Goulag!  Et qu'il ne sera absous des accusations portées contre lui qu'après le lancement de Spoutnik I.  Un autre scientifique important dans le programme, Oleg Gazenko (responsable de l'entraînement des chiennes) est aussi présenté.  La vie de Laïka et la froideur écrasante du système soviétique où le triomphe contre les États-Unis dans la guerre de propagande était le plus important.  Contraste habilement représenté.  La poésie des moments où l'on se glisse dans la tête de Laïka, dans ses rêves, ne fait que mieux ressortir la dureté de la pensée qui anime ceux qui l'entourent.  Une jeune technicienne animale, Yelena, encore jeune, un peu naïve, peu touchée par les purges staliniennes et la dureté acquise par ceux qui l'ont vécue apporte l'élément humain de l'histoire.  On navigue entre les deux extrêmes, la touchante confiance de Laïka et le mécanisme broyeur de la Guerre froide combinée au rigide système soviétique issu du stalinisme, mais tout ceci, entièrement du côté russe.  Des êtres humains, des émotions humaines et canines, face à l'Histoire.  Le tout raconté avec un dessin simple, un crayonné noir, comme dans les livres à colorier pour enfants, avec des aplats de couleurs, le tout pratiquement sans dégradés.  Qui pourtant, par d'habiles petites lignes, et un très bon choix dans les dessins et les plans, permettent à merveilles de faire passer l'émotion des deux histoires racontées en parallèle.  J'ai eu un peu de mal avec les noms russes, surtout que ceux-ci ont tendance à être à rallonge, mais pas avec les traits des personnages.  Je n'ai pas vu de photos des véritables personnages, mais il me semble qu'à travers ses dessins, l'auteur a réussi à trouver la réalité psychologique des personnages.  On les sentait vraiment très très bien.  Une excellente BD à lire, tant pour découvrir l'histoire de ce premier être vivant dans l'espace qu'en elle-même.  La photo de la véritable Laïka avant son odyssée tragique, en toute fin de l'album, n'en est que plus touchante.

Ma note: 4.5/5


mercredi 21 août 2013

Coït littéraire interrompu

Salut!

Il m'est arrivé une fois une aventure que je ne souhaiterais pas au pire lecteur qui soit: une erreur d'impression.  En plein milieu d'un livre.  Genre, quand tu es dans un livre.  Vraiment dedans!  Quand tu prends à peine une pause pour manger, que tu ne lâches pas le livre, que tu le poses en maugréant pour aller travailler, que tu coupes sur tes heures de sommeil pour avancer dedans et que tout d'un coup, PAF!!!

Erreur d'impression.

Les chapitres suivants sont perdus dans la brume!  Retour à l'histoire 77 pages plus loin et sans préciser ce qui arrive entre ces pages-là!

Ok, en tant que libraire, j'ai vu des tas d'erreurs d'impressions.  La meilleure étant sans doute une erreur d'ordre alphabétique dans un Petit Robert (et on dira après ça que les jeunes ne savent plus écrire!).  La plupart du temps, c'est une erreur dans les cahiers.  En imprimerie, selon la technique de la reliure à l'allemande (merci, ex-belle-soeur, fille d'une imprimeure de m'avoir appris ça!), le livre est d'abord séparé en cahiers, puis ceux-ci sont pliés et reliés, habituellement avec de la colle pour les livres dit brochés, soit ceux que l'on retrouve le plus souvent sur les tablettes.  Or, il arrive que les cahiers soit mêlés, d'où une erreur dans la pagination.  Les pages 311 à 357 reviennent deux fois ou encore sont totalement absentes.  Habituellement, c'est dans le même livre.

Mon cas était pire.  Imaginez-vous que je me suis retrouvée en plein milieu de l'action... dans un autre livre.  Que j'avais déjà lu.  L'automne précédent.  J'avais acheté le livre avec l'erreur plusieurs mois avant (selon mes habitudes d'écureuil de PAL), donc, je me demandais vraiment si la librairie accepterait, de...  Heureusement, les erreurs d'impressions sont une chose que la majorité des libraires honnêtes assument.  J'ai eu un nouveau livre et le libraire a fait une réclamation pour celui avec les erreurs dedans (si votre libraire ne vous offre pas cette possibilité, aller ailleurs, il n'y a rien de plus facile que d'obtenir une réclamation pour un livre défectueux auprès du distributeur!) et m'a commandé une nouvelle copie.  Sauf que...  Celle-ci a mis un bon dix jours avant d'arriver.  Et que pendant ce temps, torture.  Vraiment torture!  Je n'ai pas lu une seule ligne en attendant, pas capable.  J'étais trop dedans.  Je crois que j'ai bien dû appeler deux ou trois fois à la librairie avant que le livre n'arrive (c'était avant que je ne travaille au même endroit).  Me voilà donc privée de lecture, en manque donc.  J'attendais...  Oh, oui, j'attendais!  Et oh, miracle, le livre arrive enfin!  Je me précipite à la librairie, j'entre, prend le temps d'examiner minutieusement le livre, mais celui-ci semble dans un parfait ordre de pagination.  Passage à la caisse express et le temps de retourner à la maison et de retrouver la bonne page...  J'étais de retour dans mon histoire.  À fond.

J'ai déjà raconté cette histoire à l'auteure de cette série (car c'était une série et j'ai été interrompue au premier tiers du tome quatre) et elle a semblé ne pas me croire, ne pas croire que je puisse être autant dans son univers.

Pourtant, ceci est une histoire authentique.

@+ Mariane (je crois que j'ai vraiment fait trop de parenthèses dans ce billet-ci...)

mardi 20 août 2013

Nouvelles sous ecstasy de Frédéric Beigbeder

Nouvelles sous ecstasy  Frédéric Beigbeder  Folio  Gallimard  101 pages


Résumé:
Un recueil de nouvelles parues sur dix ans, dans la dernière décennie du XXe siècle, par l'auteur de 99 francs.

Mon avis:
Frédéric Beigbeder est un cas.  Typique à mon avis.  Le bourgeois qui veut s'éloigner du milieu dans lequel il a grandi et qu'il déteste, mais auquel il est malgré tout intimement lié.  Ça transparaît dans ses écrits.  Les nouvelles de ce recueil sont un chant de révolte, mais une révolte qui encense autant qu'elle dénonce.  Très bien écrites, mais fardées d'un soupçon de rébellion adolescente, ces nouvelles permettent de bien cerner l'oeuvre du controversé auteur.  Parce qu'elles s'étirent sur dix ans, elles pourraient être dissemblables, mais soit le choix a été bien fait, soit l'oeuvre a une constante.  Dans tous les cas, l'ensemble en sort relativement homogène.  J'ai particulièrement aimé la nouvelle tournant autour de la mort de Lady Di (qui nous prend totalement par surprise à la fin) et aussi celle proclamant la mort du sida.  Libre penseur Frédéric Beigbeder?  Sans doute pas, mais dandy aimant se déclarer autre, alors ça, oui.

Ma note: 3.75/5

lundi 19 août 2013

Retour à mes bonnes vieilles habitudes

Salut!

Avec mon déménagement, j'ai été dans l'obligation physique et internetiesque de faire une pause dans mon blogue.  Plus précisément, j'ai été forcée de faire une pause.  C'est vraiment pas agréable.

Un blogue, ça vous rentre dans la peau mine de rien.  Notre esprit s'adapte à lui, nous pousse à penser à lui alors qu'on est en train de faire quelque chose de totalement contraire.  Si vous voulez des exemples, mes bonnes idées de billets surviennent quand je suis prise avec du shampoing dans les yeux, juste avant de m'endormir ou en train de faire la vaisselle... Chacun ses moments d'inspiration.

Je ne peux souvent pas les noter sur le coup.  Du coup, je dois les faire vivre en moi.  Et trouver les mots qui vont me guider dans la réalisation de mes idées.  Je suis loin de me considérer comme une auteure, enfin, du moins, tant que je n'aurais pas publié quelque chose quelque part (oui, j'ai fait quelques tentatives, mais rien de concluant jusqu'à maintenant.  On m'a assez souvent posé la question...), mais je crois que du haut de mon blogue, j'ai ma petite part d'imagination et d'espièglerie à profit dans la Toile d'araignée mondiale (traduction littérale du célèbre acronyme www).

Ceci dit, maintenant que les boîtes ont tendance à être plus vides que pleines dans mes nouvelles pénates et que mes armoires de cuisine sont à nouveau fonctionnelle (merci au jeu Tetris de m'avoir appris à profiter du moindre espace libre), je commence à reprendre lentement le chemin de mes bonnes vieilles habitudes.  Certes, mon nouveau métier me pousse dans de nouvelles réflexions, certes, je ne blogue plus du même point de vue, certes, beaucoup de choses ont changées...  Mais l'envie de discuter de livres, de littérature et d'un tas d'autres choses qui leur sont liés est toujours là.  Je réapprends juste à le faire depuis la même chaise, mais installée ailleurs.  Mais toujours une gentille minette pour venir me déranger au moment le moins opportun (elles ne perdent pas leurs habitudes celles-là!)

Me voici réinstallée et prête à reprendre le blogue avec toute l'énergie que j'y mettais avant.  Il y aura du changement, de la continuité, des nouveautés et certaines choses tomberont dans l'oubli.

Mais une demeurera: je ne perdrais jamais ma passion pour les livres et la littérature.

@+ Mariane

vendredi 16 août 2013

On s'amuse! : Qui est-ce?

Bonjour!

Pour remplacer mes bons vieux Drôles de clients!, j'ai pensé à un truc: je vous offre un petit jeu, chaque mois, aux alentours du 15, comme je le faisais avec mon ancienne chronique.  Voici le premier.  Devinez de quel personnage (littéraire, cela va sans dire!) il s'agit.  Si quelqu'un trouve tous les personnages, il aura droit à... toute mon admiration!

De qui s'agit-il?

#1
-C'est un orphelin britannique.
-Il grandit en mangeant du gruau à presque tous les repas.
-C'est l'un des héros les plus populaire de Charles Dickens.

#2
-Ce personnage habite Saint-Adèle dans les Laurentides.
-Il a été le héros d'un radio-roman, d'un télé-roman et d'un film en plus du roman original.
-Il est surtout connu pour son avarice.

#3
-Elle n'est jamais tombé amoureuse d'un humain normal.
-Elle est télépathe.
-Elle a été élevé par sa grand-mère après la mort de ses parents.

#4
-L'héroïne de ce roman exerce la fonction de préceptrice.
-L'histoire se passe en Angleterre au XIXe siècle.
-Les deux soeurs de l'auteure sont également des romancières célèbres.

#5
-Ce personnage a d'abord été connu dans une pièce de théâtre.
-Il peut voler.
-Il a pour meilleure amie une fée et pour pire ennemi un pirate.

Bon, j'en aie d'autres, mais je les garde pour une prochaine fois! ;)

@+ Mariane

jeudi 15 août 2013

Lydia Cassatt lisant le journal du matin de Harriet Scott Chessman

Lydia Cassatt lisant le journal du matin  Harriet Scott Chessman  Folio  Gallimard  223 pages


Résumé:
Paris, 1878.  La famille Cassatt s'est installée dans la ville où la cadette, Mary s'adonne à la peinture.  À la fois parce que son visage la fascine et pour économiser sur les modèles, elle peint souvent sa soeur, Lydia.  Celle-ci, toujours vieille fille à quarante-trois ans, est atteinte de la maladie de Bright, qui mine lentement, mais sûrement sa santé.  Entre les deux soeurs, une relation très forte existe déjà, mais elle sera renforcée par la relation entre l'artiste et son modèle qui se tissera entre elles, ainsi que l'ombre de Degas qui plane sur les deux femmes.  Alors que la santé de sa soeur décline, Mary Cassatt développe son art au sein d'un des plus célèbres mouvements de l'art au XIXe siècle: les Impressionnistes.

Mon avis:
Les romans sur la peinture finissent tous par se ressembler.  On ne peut réinventer la roue à chaque fois!  Par contre, celui-ci fait très honnêtement son boulot de roman: nous divertir et nous faire découvrir un petit pan de l'histoire de la peinture.  Par le biais de Lydia, on entre dans l'univers des Impressionnistes.  On y parle pas de Monet et de Renoir, mais bien de Degas et de Mary Cassatt, deux peintres importants de cette école et par la bande, de tous ceux qui ne peignaient pas, mais faisait partie de leurs cercles.  On s'attarde aussi au métier de modèle, rarement évoqué.  Lydia nous raconte ce qu'elle pense en posant, comment elle ressent le fait d'être peinte.  L'atmosphère de ce Paris de la fin du XIXe siècle où vit cette famille américaine somme toute assez atypique est très bien rendue.  C'est d'ailleurs le point fort du roman: l'atmosphère.  On se sent à Paris, on se sent dans l'atelier des peintres, au milieu des odeurs de peinture, des questionnements artistiques et du lent travail de l'élaboration d'une oeuvre.  Le ton général est celui d'un roman pour dames à l'anglaise, mais comme je l'ai dit, l'ensemble est honnête, sans particulièrement briller.  Une bonne petite lecture, qu'on lit pour se détendre et apprendre, mais rien de plus.

Ma note: 3.25/5

Je remercie Gallimard et plus particulièrement Michel pour ce service de presse.

mercredi 14 août 2013

Livre audio et grave problème

Salut!

Je me suis convertie l'an dernier aux joies des audiolivres.  C'est vraiment pratique quand on a les mains et les yeux occupés à une tâche (comme de conduire par exemple!), mais les oreilles libres d'entendre une voix suave nous raconter une histoire.  Un livre complet, que l'on connaît maintenant, même si nos yeux n'ont pas effleurés ses mots.

Donc, j'aime bien ça, sauf que j'ai quelques problèmes avec les audiolivres.  Le premier et non le moindre, c'est que quand je passe les rayons des bibliothèques pour faire mon choix, je tombe souvent sur des titres qui ne m'intéressent pas, ou si vous préférez, les rayons regorgent de polar.  Comprenons-nous: j'aime pas le policier en partant, pas question que je me tape l'intégrale des Michael Connelly, je vais m'endormir au volant!  Le choix des titres est beaucoup plus limité en audiolivres qu'en version papier bien sûr, c'est un marché définitivement plus spécialisé.  Donc, les entreprises s'orientent souvent vers la production des best-sellers.  Je les comprends, mais disons que comme la mode du policier dure depuis des années, les tablettes d'audiolivres en regorgent!  Et comme j'aime pas ça, je me retrouve à devoir zieuter seulement la moitié des titres disponibles sur la tablette.

Le deuxième problème est que souvent... j'ai déjà lu le livre.  Si, si!  J'ai lu le livre, je suis pas pour le réécouter, merdouille, je connais l'histoire!  Bon, ça c'est sûr que c'est dû au fait que je suis une bonne lectrice en partant, mais tout de même!  C'est frustrant quand tu vois un auteur que tu aimes et que tu constates que tous les livres présents sont des oeuvres de celui-ci que tu as déjà lu!

Le troisième problème est lié à ma nature d'écureuil: j'ai plein de livres non-lus dans mes bibliothèque.  Et je ne veux pas écouter un livre que j'ai déjà pardi!  Donc, problème de ce côté-là aussi.  Dès que je me pointe à la bibliothèque, je regarde les rayons et je fais, non, pas celui-là, non, pas celui-ci, non, pas lui!  J'arpente le rayon soigneusement avant de tomber sur un livre qui n'entre pas dans les trois catégories cités et alors, je dois encore vérifié si le livre me tente.  Même à la Bibliothèque nationale, j'ai bien dû faire trois sections avant de me retrouver avec un choix raisonnable.  C'est dire que je ne crois pas que les bibliothèques me fourniront encore longtemps...

Quoique, j'ai trouvé cette perle sur le web.  Un site offre plus de 3000 audiolivres en téléchargement gratuit.  Ce sont tous des livres du domaine public, enregistré par des lecteurs bénévoles, donc des vieux trucs, mais avouez, tant qu'à ne rien avoir, on peut bien fouiller dedans.  C'est fou le nombre de surprises qu'on peut y faire!

Ouais, assuré, avec moi, le livre audio a de l'avenir!

@+ Mariane

mardi 13 août 2013

Le prédateur de Jane O'Neil

Le prédateur  Jane O'Neil  éditions La corde raide  172 pages


Résumé:
Convaincue par sa petite soeur de participer à une chasse au trésor aux abords d'une réserve faunique, Alexandra quitte le chalet de ses parents et sa journée de lecture tranquille pour la marche en forêt.  En fait, c'est plutôt parce qu'ils font équipe avec la copine de sa soeur, elle-même petite soeur du beau Jérémy qu'elle accepte...  Sauf que leur rencontre avec un ours n'était pas prévue.  Ni qu'ils se perdraient dans la forêt.  Ni que les prédateurs pourraient bien ne pas être ceux qu'ils croient...

Mon avis:
Premier roman publié aux jeunes éditions de La corde raide, Le prédateur est un roman qui s’adresse aux jeunes adultes, malgré une couverture qui semble faite pour un roman jeunesse. D’ailleurs, à la lecture, on met un moment à se rendre compte que le public visé est bien celui de la fin de l’adolescence. Au départ, ce n’est pas clair, tellement le ton ressemble à celui des romans pour adolescent classique. Quand on comprend la différence, les comparaisons avec nombres de séries jeunesse en provenance du suc de la frontière inévitables et pas à l’avantage de ce dernier. Évidemment, l’auteure n’est pas appuyé par une équipe éditoriale chevronnée comme les auteurs américains. Ceci dit, le traitement de l’histoire reste honnête, mais beaucoup trop court pour le public visé et pour les thématiques abordées.

L’histoire, celle de quatre jeunes, deux adolescents et deux préados, qui se perdent en forêt et essaient de retrouver le chemin de la civilisation, est bien décrite. On ressent à leurs côtés la faim, la soif et la peur de l’errance. Cette partie est particulièrement bien menée, au point où l’on peut se demander si ce n’est pas dû à une expérience vécue! Là où l’histoire dérape, c’est lorsque l’on s’attarde à l’histoire d’amour qui se développe entre Alexandra et Jérémy. L’évolution est beaucoup trop rapide, soit à peine deux jours, et nombre des réactions physiologique décrites par Alexandra face à son propre corps conviendraient bien mieux au registre de la littérature érotique qu’à celle des premiers émois adolescents! En ce sens, c’est raté.

Alexandra est un personnage typique, mais réaliste, d’adolescente qui tombe sous le charme du beau voisin un peu plus âgé. Enfin, jusqu’à ce que ça se mette à chauffer dans sa petite culotte! À un moment, ses incessantes crises de larmes tapent sur les nerfs, mais pour le reste, c’est un personnage solide avec une bonne psychologie et même si sa tête tourne pour le beau Jérémy, elle ne la perd pas pour autant. Celui-ci est un personnage masculin solide, même si on comprend très vite qu’il gardera toujours une part de mystère, une part de douleur enfouie. Les deux petites soeurs et la fillette qu’ils trouvent dans les bois sont purement des faire-valoir dans l’histoire, mais leur petite touche est à certains moments indispensables pour que l’histoire d’amour entre Alex et Jérémy garde ne serait-ce qu'un peu sa vraisemblance.

Par la bande, le roman explore également une certaine dose de fantastique. La présence d’une créature surnaturelle (que je préfère ne pas nommer, mais qui est purement américaine) survient trop tard et est trop mal exploitée.  Ça laisse un sentiment d'inachèvement dans le récit.  Cependant, le à suivre terminant le roman laisse croire que tout n’a pas été dit à propos de cette bête.

L’écriture de l’auteur a visiblement été travaillée, mais laisse justement une impression de surtravail. Certaines phrases, magnifiques au restant, sont plantées dans un paragraphe qui les fait tomber à plat. L’auteure a du talent certes, mais il ne se déploie pas à son plein potentiel dans ce livre. Ce qui nous laisse donc un petit roman intéressant, mais qui flirte trop entre le roman adolescent et jeunes adultes pour bien cerner son public.

Ma note: 3.5/5

Je remercie les éditions de La Corde raide pour ce service de presse.  

lundi 12 août 2013

Quelques adieux

En annonçant que je quittais la librairie à une cliente, elle a eu d'un seul coup les larmes aux yeux.  Elle m'a dit: «Je suis contente pour toi, mais c'est tellement triste que tu t'en ailles!»  J'en suis restée bouche bée.  Je ne m'y attendais tellement pas!  Certes, j'avais créé des liens avec certaines personnes au fil des années, mais je ne pensais pas que mon départ serait aussi marquant pour autant!  En fait, dès que je l'annonçais à mes clients réguliers, je voyais la stupéfaction se poindre sur les visages, les yeux s'arrondir, les bouches s'ouvrir en une petite phrase qui me touchait à chaque fois: «Ah non, je vais perdre ma libraire!»

Et bien oui!  Sans m'en rendre compte, sans même le vouloir vraiment, je m'étais créé une petite place dans la vie de nombreuses personnes.  J'appelais plusieurs d'entre elles par leurs noms, d'autres, je les reconnaissais de vue.  J'ai annoncé mon départ aux gens que je connaissais le mieux, aux autres, quand ça tombait dans la conversation.  Certains d'entre eux sont venus me souhaiter bonne chance durant ma dernière semaine.  D'autres ont pris la peine de m'appeler.  Tous m'ont dit qu'ils allaient me regretter, mais qu'ils étaient heureux que j'aille de l'avant.

On est pas toujours conscient de l'empreinte que l'on laisse derrière nous, sur les gens.  J'ai appris avec mon départ de la librairie combien je pouvais être appréciée, même si au quotidien, la plupart des gens ne me le disait pas.  Ils le pensaient toutefois.  Plusieurs m'ont même affirmé l'avoir dit haut et fort à plusieurs reprises à mon patron!  (Bizarre, il ne me l'a pas souvent répété! :P )  Le métier de libraire est un métier où l'on peut créer des relations fortes, parce qu'on y parle d'une passion: la lecture.  Et entre passionné, on peut très bien s'entendre.  J'étais devenue une référence pour plusieurs lecteurs dans mon entourage.  Je ne l'avais pas planifié ou ardemment souhaité, ça s'est fait pour une raison bien simple: j'aimais ce que je faisais.

Cette période de ma vie est terminé, même si je n'ai pas fini de jaser de mon ancien métier.  Il faut le dire, je fréquente encore des libraires!  Mais avec ce billet, je clos un chapitre de ma vie, qui a été très belle, très productive et remplie de vie, mais qui est maintenant finie.

Pour ce qui est de mon nouveau boulot, rassurez-vous: jusqu'à maintenant, j'aime beaucoup!  J'étais vraiment mûre pour ce nouveau défi.  :)

@+ Mariane

jeudi 8 août 2013

Non, non, je ne suis pas morte!!!

Bonjour à tous!

J'espérais reprendre le blog lundi, mais le (censuré) de (censuré) d'(censuré) de technicien n'est pas venu vendredi comme prévu, mais bien hier soir seulement.  AHHHHHHHHHHHHHHHHHH!!!!!!!!!!!!  Bon, un dix jours sans internet m'a prouvé hors de tout doute que de un: je suis définitivement une fille vraiment très branchée.  De deux, c'est foutument pratique l'internet pour faire des recherches sur Google quand on arrive dans un nouveau quartier.  Et quand on en est privée...

Pour ceux qui voudraient savoir, j'ai presque fini de défaire mes boîtes, il m'en reste peut-être une dizaine (dont deux de livres) et ça va très très bien à mon nouveau boulot.  La seule chose à signaler est que ces temps-ci, je tombe littéralement comme une bûche le soir et que j'ai donc très peu de temps consacré à la lecture...  Il me reste environ 150 pages à Fanny Stevenson.  Ce sera vite lu, dès que je prendrais le temps de m'asseoir pour le faire! :P

Sur ce, je vais officiellement reprendre le blog dès lundi prochain, pas avant, je manque de temps pour écrire des billets le soir... :)

@+ Mariane