vendredi 31 mai 2013

Laissez les passionnés vendre les livres

Salut!

Une chose étonnamment frustrante que l'on découvre quand on devient libraire est la relative indifférence qu'on le commun des mortels envers les livres et la littérature.  Certes, on le sait, on en a entendu parler, on le constate souvent dans nos conversations avec nos amis, mais le vivre, et pas juste une fois, c'est une toute autre expérience.  Se faire dire en pleine face par un client qu'il va aller l'acheter ailleurs parce que le livre y est moins cher, ça fait mal.  Parce que c'est dire que la principale valeur que l'on relit au livre est sa valeur économique.  Ok, moi aussi, je surveille les spéciaux.  J'ai un budget.  Et je suis consciente que ce n'est pas tout le monde qui peut se permettre d'acheter des tonnes de livres chaque année.  Mais se détourner d'un commerce, uniquement à cause du prix et aller vers un autre où il est de notoriété publique que ce n'est pas la qualité qui prime, ça me pue au nez.

Pourquoi?  Parce que je considère que ces gens n'aiment pas lire?  Absolument pas!  Bien au contraire, je connais de très grands lecteurs qui achètent leurs livres dans les grandes surfaces.  Ils ne pourraient se le permettre autrement.  Je respecte.  Je suis déçue, mais je respecte.  De toutes façons, bien souvent, ces lecteurs vont venir faire leur tour en librairie parce que le choix est limité là où les prix sont coupés.

Non, ce qui me fait le plus mal, ce sont les étalages sans âmes, les empilements, les tables débordantes de livres plus ou moins abîmés, parqués là avec une étiquette annonçant leur prix coupé comme principal argument de vente!  Bien au-delà du prix, ce qui me fait mal, c'est de voir les livres vendus comme des boîtes de conserve.  Ils sont vendus vides, sans âmes.  Qui a pris la peine de les lire?  Qui peut vous en parler?  Qui peut transmettre sa passion pour eux dans ce genre d'endroits?  La plupart du temps, ils sont à peine classé par maisons d'éditions (un oeil averti reconnaît le classement par distributeur)!  Et les genres?  Et les auteurs?  Peuh, on s'en fou pas mal.  Tant que ça vend...

Des livres, il y en a, mais il y a quoi?  Des auteurs de production en série majoritairement, des auteurs québécois, parfois, mais uniquement après leur entrée dans le palmarès des meilleures ventes.  Des séries à succès.  Pas grand chose d'autre.  Pour ne pas dire rien.  Malheureusement.  Où est le choix?  Où est la passion du livre, la passion de la littérature, le goût de lire?  C'est mort, c'est vide.  Il n'y a rien là.  Rien du tout.  On vend peut-être le livre moins cher, mais on le vend sans ce qu'il a de plus précieux, son âme.

Bordel même en grande surface, le boulot de vendre des livres, c'est à une personne qui connaît les livres qu'il faut la confier.  J'ai entendu parler qu'en France, suite à la loi Lang, les grandes surfaces avaient développées des sections livres dignes de ce nom pour rester à la hauteur contre les librairies et autres enseignes culturelles.  Elles se sont adaptés.  Ça n'a pas résolu les problèmes de la chaîne du livre, mais ça a assuré au consommateur un service de qualité raisonnable, peu importe l'endroit.  Pourquoi ne pas imaginer une telle chose ici?  Pourquoi?

Le pire tort que l'on fait à la littérature, ce n'est pas de la vendre à rabais.  C'est de la vider de sa substance, de son âme.  Et ça, on peut retrouver ce phénomène partout quand on finit de voir l'objet-livre (qu'il soit numérique ou papier) comme étant un objet de passion et qu'on commence à le voir comme un banal objet de consommation.  La tendance est vers ça?  Foutaise.  Ce sont plutôt les passionnés que l'industrie ignore de plus en plus.  On commence par vendre de bons livres en grande surface et petit à petit, on fait en sorte que le chiffre de vente soit le seul chiffre important.  On se met à vendre de mauvais livres en librairies ensuite, parce que ça vend.

En tuant ses plus ardents défenseurs et souteneurs, l'industrie du livre se tire dans le pied.  À force, les fidèles se détournent de la lecture.  Parce qu'ils ne savent plus où trouver des livres passionnant à se mettre sous la dent.  Tout simplement.

@+ Mariane

jeudi 30 mai 2013

Aliénor, la légende noire tome 1 de Delalande, Mogavino et Gomez

Aliénor, la légende noire tome 1 Scénario de Arnaud Delalande et Simona Mogavino  Dessins de Carlos Gomez  Couleur de Claudia Chec  Série Les reines de sang  Collection Histoire et histoire  Delcourt  56 pages


Résumé:
1137.  Louis le jeune, fils du roi Louis VI est tiré de la quiétude du monastère où il sert Dieu pour monter sur le trône de France et en premier lieu, épouser la fille unique et orpheline du puissant Duc d'Aquitaine.  Or, Aliénor est une méridionale, une fille du sud, et elle n'est guère habituée à Paris.  En cette ère médiévale, devant un mari peu sûr de lui face à sa féminité, elle en usera pour faire de lui son jouet, son sujet.  Et régner à travers lui, prenant le pas sur le conseiller Suger et la reine-mère Adélaïde.

Mon avis:
Prendre cette bande dessinée au premier degré serait une erreur: la figure d'Aliénor d'Aquitaine, une des femmes les plus marquantes du XIIe siècle, se prête bien à en faire une espèce de Messaline médiévale, mais si elle s'y prête bien, elle ne l'était pas nécessairement.  Un portrait sombre de cette reine, qui ne m'a pas nécessairement plu sur ce point justement à cause de ça (et parce que c'est la personne de cette période historique que je préfère!).  N'empêche, les auteurs ont su tissé autour du personnage et de faits réels ou réalistes, une histoire d'intrigues et de pouvoir très réussie.  Le personnage d'Aliénor y est fourbe, mais féminin, se sert de sa séduction et du manque d'expérience d'un Louis VII pour déloger ses adversaires, les autres conseillers du roi et prendre le pouvoir à travers lui, mais sans que cela soit exagéré.  Les dessins sont superbes et la BD toute entière se décline dans des teintes de rouges, couleur de la reine n'hésitant pas à faire couler le sang des gens qu'elle n'aimait pas et aussi du peuple.  J'ai aussi bien aimé les nombreux détails des costumes, même si je suis presque sûre d'y avoir vu des anachronismes.  Aussi détaillés, aussi opulents, aussi variés, les vêtements de la noblesse dans les années 1130?  J'ai des doutes.  Les personnages sont bien faits et leur psychologie est bonne, bien que peu creusée.  Cependant, c'est un reproche que l'on peut faire à tous et pas à un en particulier.  Autant la reine que les autres ont ce petit défaut.  Celle-ci est un peu séductrice, un peu femme-enfant, Aliénor est avant tout représentée comme une jeune femme désireuse de ne pas rester en arrière.  Ambitieuse?  Peut-être un peu.  Une manipulatrice et une intrigante dès son arrivée à la cours?  Plutôt une jeune femme désirant prendre sa place de reine et qui se fait brutalement remettre à la place qu'on croit lui être destinée et qui évidemment, ne lui plaît pas.  Alors, elle intrigue!  En utilisant sa meilleure arme: son pouvoir sur le roi par le biais de son lit.  L'utilisation des personnages historiques en les détournant de leur vérité première est extrêmement bien utilisée pour donner une BD avec son atmosphère et sa dynamique propre.  Ça vaut largement le détour, même si je suis pour ma part légèrement déçue que l'on prête de si sombres intentions à ma chère Aliénor!

Ma note: 4.25/5

Je remercie Josée-Anne pour le cadeau du Trésor de guerre.

mercredi 29 mai 2013

L'idée des notes

Salut!

Comme chacun a pu remarqué, je mets toujours une note sur 5 à la fin de chacune de mes critiques.  Cette note n'engage que moi et est totalement et complètement personnelle.  On m'a demandé il y a longtemps comment je notais.  En en y repensant dernièrement, je me suis rendue compte que je passe mon temps à mettre des notes, mais que je n'avais jamais parlé de comment je les mettais!  Ceci est mon barème, celui auquel je me fies intérieurement pour donner des notes

5/5: Coup de coeur!  Excellent!  Génial!  Et pour l'écriture et le style, Wouhouhou!  Party time!

4/5: Un très bon livre, qui a des défauts, mais qui vaut largement le détour.

3/5: Note de passage

2/5: Comporte d'énormes défauts, tant au niveau de la qualité de l'écriture que celle de l'intrigue, mais bon, je me demande pourquoi, mais ça a été publié.

1/5: Est une totale insulte pour les arbres que l'on a coupé pour l'imprimer!  Utile si un jour vous manquez de papier de toilette.

Voilà, c'est à peu près ça.

Je me permets toujours de nuancer pas mal en ajoutant tout une série de quart de point.  Genre un livre à 4.5/5 peut être parfait au niveau écriture et intrigue... mais ne m'as pas fait tripper au point de décréter un coup de coeur.  Au contraire, un livre peut se mériter un 3.5/5, même si je l'ai adoré parce que je suis consciente de ses innombrables défauts.  Vous pigez?

Mes notes, je les mets selon mon appréciation du livre, ce qui inclut l'intrigue, la qualité du style de l'écriture, la cohérence du livre et honnêtement, aussi, le côté trippatif de celui-ci sur lequel il est très difficile de mettre des critères!  Mes notes doivent servir d'indices, pas de référence absolue.  Et il faut le dire, je note les livres selon une comparaison entre les différentes livres que j'ai lu.  Je noterai un livre de littérature québécoise par rapport à mes connaissances dans le domaine.  Ce qui peut faire en sorte que je trippe des bulles sur un navet (bon, honnêtement, j'ai tellement lu qu'il y a peu de chances que ça arrive!), chose que j'assume parfaitement!

Je ne suis pas une critique professionnelle, dans le sens que je n'ai pas de «grille» d'analyse.  Je dis ce que j'en pense, voilà tout.  Mes notes sont le reflet de ce que j'en pense, mais je me laisse de la place pour des nuances, parce que souvent, honnêtement, j'hésite!

@+ Mariane

mardi 28 mai 2013

Thérèse Casgrain la gauchiste en collier de perle de Nicolle Forget

Thérèse Casgrain La gauchiste en collier de perles  Nicolle Forget  Fides  552 pages


Résumé:
Née littéralement une cuillère d'argent dans la bouche, Marie-Thérèse Forget, fille d'un requin de la finance du début du siècle, aurait pourtant eu une voie toute tracée pour vivre dans le luxe, se contenter de mondanités et faire uniquement ce qu'on attendait d'elle.  Au lieu de ça, elle aura été de toutes les luttes pour les droits humains, prenant bien souvent en charge des causes très éloignées d'elle avec passion.  De la lutte pour le droit de vote des femmes à celle pour les droits des amérindiennes, elle aura été de tous les combats, collier de perles au coup et chapeau sur la tête.

Mon avis:
Ouf, il y a beaucoup de choses à dire sur ce livre!  Première des choses, on ne s'y embarque pas comme pour une lecture tranquille, même si comme tel, le livre se lit avec facilité: c'est que Thérèse (l'auteure l'appelle ainsi familièrement tout au long du livre) a été impliquée dans tellement de causes que l'on est estomaqué devant une vie aussi dense.  Que d'engagements, de luttes, de discours, de voyages, de tribunes, mais aussi de revers, de déceptions!  Quelle vie! La simple énumération de toutes les combats de Thérèse prendrait au bas mots quatre pages!  Mais le problème réside justement là.  Autant l'auteure nous montre la richesse de ses recherches, des innombrables archives qu'elle a consultée et du travail colossal qu'elle a abattu en nous faisant découvrir tous les engagements de Thérèse Casgrain, mais autant est presque absent de ce la question de base auquel doit répondre toute biographie: qui est Thérèse Casgrain?  Aucune idée.  Je sais ce qu'elle a fait, mais pas qui elle était.  Et c'est une très très grosse lacune.  Pourquoi s'est-elle engagée, au début des années 1920 dans la longue lutte pour le droit de vote des femmes?  Une vague idée, quelques pistes, mais pas de réponses.  Pourquoi cet engagement sans fin envers les plus pauvres, les démunis, les sans-droits de la société?  Là encore, on ne sait pas.  Et c'est terriblement frustrant.  L'auteure elle-même avoue ne pas le savoir (ce qui est en quelque sorte encore plus frustrant!)  Autant on ne sait pas d'où lui venait l'inspiration pour agir dans cette direction, autant on sait qui a été la personne qui l'a lu plus inspirée dans le combat, soit son père, Sir Rodolphe Forget, un magnat de la finance du tournant du XXe siècle qui lui a montré comment on fait pour faire avancer ses causes.  Thérèse avait beau être une fille, elle a appris en observant le comportement de cet homme qui était un véritable requin dans son domaine, mais qui savait rendre une partie des immenses revenus qu'il tirait de ses affaires pour le bien public.  Elle a recyclé le tout dans un domaine tout à fait inverse: au lieu d'essayer d'accroître ses revenus, elle a essayé de défendre les droits de tous.  Dans le portrait qu'elle en dresse, l'auteure en fait d'ailleurs une constante: Thérèse était une femme qui défendait les droits de chaque être humain, ce qui n'en faisait pas pour autant une défendeuse des paresseux, au contraire!  Elle était d'avis que les droits amènent des devoirs et elle les a tous accomplis. On comprend la logique de l'engagement, mais la femme, la personne derrière l'image publique?  Qui était-elle, qu'est-ce qui la motivait à agir?  Ou encore, sans doute plus simple à répondre comme question, comment a réagi son mari face à tous ses engagements?  Ils ont été ensemble pendant près de  35 ans, il a sûrement eu son mot à dire sur les luttes de celle-ci, non?  À peine quelques mots disant que le travail de sa femme le dérangeait car juge, il avait un devoir de réserve.  Ses enfants?  Comment s'est-elle débrouillée avec eux jeunes?  Quelle mère a-t-elle été?  Une vague idée, mais il est clair qu'elle n'a pas été une femme d'intérieur!  Cela peut paraître voyeur de vouloir savoir ces détails, mais ceux-ci nous permettent de comprendre la personne, au-delà de l'image que les médias peuvent en faire.  En fait, de la personne, de la femme, en-dehors de sa vie publique, on sait peu de choses, et le peu qu'on en sait porte sur la fin de sa vie avant tout, la période du grand âge, d'où viennent beaucoup de témoignages, alors qu'il y en a peu portant sur les soixante premières années de sa vie côté personnel.  On découvre par contre que Thérèse n'était pas une femme qui avait peur des débats d'idées: sa table étaient ouvertes aux idées et aux débats et ce, de tous les côtés.  L'auteure met l'accent sur son caractère difficile, voire épouvantable par moment!  Elle le disait elle-même, elle pouvait être fatiguante quand elle le voulait!  Quand elle avait une idée, elle n'en démordait pas.  Au point de rendre la situation difficile pour ceux qui l'entouraient.  N'empêche, à travers la personne de Thérèse, cette biographie a le très grand intérêt de nous faire traverser le XXe siècle du côté des défenseurs des droits humains, autant au Québec qu'à l'international.  À travers cette femme, on en apprend des choses!  On comprend également combien fragiles sont ces droits, toujours menacés, alors qu'ils ont demandés tant de luttes.  L'auteure a réussi un petit tour de force en écrivant une biographie où l'on ne s'emmêle pas parmi les innombrables compagnons de luttes de Thérèse et en gardant le point de vue près de ses actions, en permettant de suivre une ligne logique simple.  Par contre, je devais souvent relire certaines phrases deux ou trois fois avant de les comprendre, les conjonctions de coordination étaient parfois mal utilisées (pour que je le remarque, c'est que ce n'était pas anecdotique).  Et l'auteure avait un certain vocabulaire familier à de nombreuses occasions qui détonnait dans l'ensemble... Bon, de petits défauts, mais qui n'enlève rien à l'intérêt de cette biographie, puisqu'elles sont davantage dans la forme que dans le fond. Dernière chose: je déteste l'image que la maison d'édition a choisi comme couverture.  On dirait une starlette éthérée du cinéma des années 1930.  Thérèse Casgrain est tout à l'opposé de cela.  Ce n'est pas lui rendre hommage que de mettre une telle photo sur la couverture de sa biographie.

Ma note: 4/5

Je remercie les éditions Fides et plus particulièrement (et chaleureusement!) David pour ce service de presse.

lundi 27 mai 2013

Le chant de sirènes des possibilités

Salut!

Je fais partie des sceptiques envers le numérique.  J'y vois du bon et du moins bon.  J'ai une liseuse et je l'aime bien cette chère Bête!  Je ne suis pas passéiste, mais je ne suis pas de ceux qui parlent d'avenir radieux droit devant sans le moindre nuage.  Je sais qu'il faudra composer avec le numérique au cours des prochaines années et je n'ai rien contre, mais tout de même!  Les partisans du tout-papier et les partisans du tout-numérique me tapent sur les nerfs à valeur égale!

Cependant, je trouve que, comme toute nouveauté, on parle du numérique comme de la solution (ou la cause) de tous les problèmes de l'univers, comme si la panacée universelle existait!  Hé! Ho! Allumez!  Non, le numérique ne va pas faire disparaître la littérature et non plus, il ne va pas résoudre tous les problèmes de distribution du livre d'un clic de souris!  Surtout au niveau des problèmes de distribution/diffusion du livre, misère que les gens se leurrent...  Ça en est désespérant!  Mais bon, il y en a qui entendent l'appel du numérique comme Ulysse entendrait l'appel des sirènes.  On dirait que parce que c'est nouveau, parce que c'est un territoire inexploré, ça a toute les qualités de l'univers et aucun des défauts.  Et comme les démons derrière A*** font croire aux histoires de gloire et de richesse instantanée (combien d'espoirs déçus pour une E.L. James?), beaucoup de gens se jettent vers le numérique comme les mouches bourdonnent autour d'un joli tas bien chaud de... mouais.

Voilà que je suis tombée récemment sur cet article écrit par un blogueur des Studio C14, une entreprise spécialisée dans la création de epub et le livre numérique en général (je n'ai pas trouvé de définition précise de ce qu'ils font sur leur site web)  Il faut le dire, j'ai adoré le ton de ce billet incisif.  Parce qu'il met le doigt sur ce qui manque le plus au niveau de l'édition numérique: la volonté de faire un bon produit.  Le numérique, par son absence de support physique laisse faussement penser que l'on peut bâcler certaines parties du travail, qu'elles sont moins importantes, et bien non.  Le numérique n'allège pas le travail éditorial.  Et je trouve que c'est ça qui manque cruellement en ce moment dans le monde numérique.

J'avais fait un billet il y a un bail sur la ligne éditoriale des maisons d'éditions.  C'est ce qui manque en ce moment dans le monde numérique: des passionnés de l'ombre, travaillant à faire éclore d'excellents livres.  Prêt à y mettre le temps et l'énergie nécessaire.  C'est à ce prix que le numérique pourra survivre et se développer.  Pas en offrant de la qualité inférieure à ce que l'on peut trouver sur papier.  Parce que même avec un prix inférieur, personne ne sera intéressé à payer pour des sous-produits à long terme.  Ça détournera les lecteurs parce que ceux-ci sont aussi des consommateurs.  Ils recherchent de la qualité, certes à bon prix, mais si on ne leur sert rien de valable, ils vont aller voir ailleurs s'ils y sont tout simplement!

Mais bon, les sirènes chantent et certaines sont prêts à les suivre parce qu'ils ne voient pas les rochers...

@+ Mariane

vendredi 24 mai 2013

Littéraire et cinématographique

Salut!

Depuis la naissance du cinéma il y a un peu plus d'un siècle, on a assisté au plus grand pillage culturel de l'histoire de l'humanité.  Non contente de se limiter à créer ses propres histoires, le grand, puis le petit écran se sont nourris à la source de l'imaginaire littéraire.  Combien de livre adaptés?  De romans, de nouvelles, de bandes-dessinées, de biographies, de contes, de légendes de toutes sortes ont été adaptés avec plus ou moins de brio ou de respect pour l'oeuvre originelle?  Ils sont tellement nombreux que tous les nommer prendrait une éternité.  Toutes les cultures ayant une riche littérature y sont passé.  On a ainsi redécouvert les grandes lignes des classiques de toutes les littératures nationales, souvent aseptisée par le passage par une culture tiers pour l'adaptation (je pense ici à notre voisin du sud, as dans le domaine!).

Pensez-y, pour chaque personne qui a réellement lu Les trois mousquetaires, combien ont vu l'adaptation de Disney de 1994 avec Kiefer Sutherland et Chris O'Donnell?  Ou la série de dessins animés du début des années 1990?  Beaucoup de ces adaptations ont pris énormément de libertés avec l'oeuvre originale, faisant en sorte que selon les versions, Aramis soit une femme, que D'Artagnan finisse avec Constance Bonacieux ou encore que le véritable père du roi Louis XIV soit en fait D'Artagnan!  De quoi y perdre son latin...

Certes, on peut dire que par le biais des écrans, de la magie du cinéma, les personnages les plus célèbres du monde littéraire ont gardé leur place dans la culture générale de bien des gens.  Ils ont su être préservé de l'oubli, mais à quel prix?  D'autant plus que malheureusement, bien souvent, le sommet du compliment pour une oeuvre littéraire semble d'être adaptée au cinéma.  Comme si elle ne pouvait pas être suffisante en elle-même!

Tout n'est pas noir non plus.  Voir le film donne souvent à ceux qui aiment lire le goût de lire le livre.  Mais la plupart des paresseux se diront, pas besoin de lire le livre, y'a le film!  Comme si l'un et l'autre s'égalait.  Ça donne une visibilité à des oeuvres qui sans ça en aurait peu.  Je pense ici à une nouvelle d'Arthur Schnitzler, adapté au cinéma par Stanley Kubrick.  Tombée dans l'oubli, elle a ainsi connu une nouvelle vie, de même que le reste de l'oeuvre de cet auteur qui est temporairement revenu à la mode.

Mais certaines oeuvres, moins connues parce que pas adaptées au cinéma ou à la télévision valent pourtant le détour.  Ce sont des classiques, mais on les oublie.  À quand remonte la dernière adaptation de L'île au trésor?  Demandez à un adolescent qui est Long John Silver maintenant et il ne le saura pas.  Parce que les occasions qu'il aura de se confronter au texte sont réduites s'il ne lit pas et se contente du dernier blockbuster à la mode.  La littérature peut se transmettre par elle-même, mais on dirait que pour certains elle ne gagne véritablement ses lettres de noblesse qu'en passant par le cinéma, ce qui est dommage.  Parce qu'elle existait parfaitement sans lui et continuera de le faire.

@+ Mariane

jeudi 23 mai 2013

Nadjal de Julie Martel

Nadjal  Julie Martel  Médiaspaul  154 pages



Résumé:
Nadjal vit au sein du groupe familiale de sa mère, même si chacun sait rien qu'en la regardant qu'elle n'est pas entièrement des leurs.  Au lieu des cheveux blonds et raides des autres Mercandins, la jeune fille a les cheveux bruns et bouclés, ainsi qu'un teint foncé.  À cause de cette différence, elle sera chassée.  Avant de partir, sa tante lui confit ce que sa mère ne lui avait jamais dit: son père est un Komel, un des membres du peuple vivant au Nord, au-delà des montagnes.  Accompagnée de son ami Améton, Nadjal part vers ses montagnes, à la recherche de l'autre moitié d'elle-même.

Mon avis:
L'histoire de ce petit livre qui se lit à la vitesse de l'éclair est assez classique, mais l'auteur a su le faire avec un réel talent, ce qui a fait en sorte que je ne me suis pas du tout ennuyée dedans!  Bien au contraire, je l'ai dévoré!  Il y a le classique, l'enfant qui vient d'ailleurs et qui est chassé par son clan d'adoption, avec en toile de fond d'autres thèmes, comme l'amitié (Améton) et pas mal d'aventures, mais le tout est très bien amené et très bien raconté.  Une histoire vraiment de qualité, bien adapté au public de jeunes jeunes lecteurs avec une bonne histoire, un style très intéressant et, en prime, une fin auquel on ne s'attendrait pas.  Bon, mais pas au point d'être un coup de coeur.

Ma note: 4/5

mercredi 22 mai 2013

Les bizarreries de la vie de blogueuse

Salut!

Non, mais c'est bizarre des fois la vie de blogueuse.  Vraiment!  C'est un truc assez solitaire à faire dans le fond.  On s'installe au clavier, on pond un billet, on le largue sur le far web... Et on attend.  Des fois, on peut passer des heures à peaufiner nos idées.  À retravailler une phrase, un texte.  À regarder notre écran dans le vague et à se dire, merdouille, là, j'ai pas l'inspiration (ceci dit, y'a sans doute juste moi qui s'en rend compte quand je tord le cou de la muse pour qu'elle se décide à laisser sortir les idées en ordre et en paix!)

Ben oui, j'ai beau avoir une méthode rôdée et être très régulière sur mon blogue, il y a des moments où je me dis que je fous de la *** et que c'est pas la peine de continuer.  (Moment rarissime et habituellement quand je suis très fatiguée/ j'ai pris trois bière/ je me suis tapée six clients difficiles dans la journée/ ben, c'est une mauvaise journée!).  Dans ces moments-là... Je vais me coucher tôt, je prends une boisson alcoolisée quelconque, je me dis que les foutus clients épais vont finir par passer leur chemin ou encore que la journée est finalement fini (quelqu'un a lu la précédente parenthèse?)  Bref, ça m'arrive, mais ça dure pas.  Car aussi bizarre que ça puisse paraître, bloguer est entré dans ma vie par la petite porte, mais y occupe une place importante.

Sauf que c'est foutument bizarre parfois.  Je passe des heures à rédiger soigneusement un billet, au point de le réviser dix fois, je le lance sur le web et... j'entends même pas l'écho.  Silence radio.  Pas de commentaires, pas de come back.  Rien.  Ou presque rien.  Pourtant, merdouille, j'ai juste consacré deux heures de ma vie à ce foutu billet, trois cents mots bien tassés, soigneusement choisis, pesés, je le trouve brillant, sensé et tout et tout et tout...  Et on dirait que la planète entière s'en fou!  La blogueuse se dit alors que ça va passer, prépare avec soin un autre billet super-intelligent, écrit des conneries en attendant et BANG!  Dix-huit commentaires (bon, à dix commentaires près) sur un truc pondu comme ça sur un moment de grâce (ou de taux d'alcoolémie élevé) sur une niaiserie quelconque et tout le monde vient me blablater là-dessus...  À n'y rien comprendre!  Faudrait peut-être que j'arrête d'essayer de pondre des billets sérieux.  Il semblerait que l'auto-dérision me convient mieux...  Le problème est que j'aime ça avoir l'air intelligente moi.  Des fois en tout cas...

Bah, mieux vaut pas se casser la tête!  J'ai appris avec le temps que l'important, ce ne sont pas les billets au jour le jour, c'est ce qu'on construit, jour après jour, semaine après semaine, et, bon, vous connaissez la suite (désolé, je retombais dans mes pensées profondes!)

Bon, à tout ceux qui suivent ce blogue, que je vous connaisse ou non, sachez une chose: j'apprécie que vous preniez un moment de votre vie pour venir me lire.  Que ça vous fasse sentir plus intelligent ou que ça vous fasse rire!

@+ Mariane

P.S. Rassurez-vous tout le monde, mon taux d'alcoolémie respecte la plupart du temps la limite légale!  C'est juste que ça m'en prend pas gros pour me faire faire dire des conneries...

mardi 21 mai 2013

Les couples royaux dans l'histoire de Jean-François Solnon

Les couples royaux dans l'histoire  Jean-François Solnon Perrin  404 pages


Résumé:
Alors que dans les contes de fées, la reine est souvent à l'arrière-plan, dans la réalité du pouvoir royal, nombreuses ont été les reines à régner aux côtés de leurs époux et à occuper une large place au plan politique, mais pas en concurrence, en commun, faisant du responsable du pouvoir, non une personne, mais bien un couple.  Ce livre dresse le portrait de onze d'entre eux, qu'ils aient été en parfaite harmonie, se soient déchirés ou que par la force des choses, Sa majesté la Reine doivent prendre la place du Roi toujours vivant.

Mon avis:
Les onze couples dont on raconte ici l'histoire ont été des couples unis au sommet d'un État, donc, responsable d'un gouvernement, mais en ayant à le faire à deux.  Bon, bien souvent, ici, c'est le roi qui règne, mais madame s'impose, que ce soit à cause de la situation politique ou à cause du caractère respectif des deux époux.  Les différentes histoires racontées sont toutes différentes, mais mettent en relation les difficultés des couples au pouvoir et leurs réactions parfois totalement à l'opposé en ce qui concerne la gestion des affaires politiques.  La qualité de la recherche historique m'a semblé correcte et  faite dans les règles de l'art, mais bon, le ton général est plus pop, ne serait qu'à cause d'un certain glamour lié au sujet.  Kate et William auraient très bien pu figuré dans la liste...  On ne parle ici que de couples royaux, mais la même question aurait pu être posée dans le cas où les femmes ont eu un rôle important à jouer dans la politique d'un pays suite à une élection (je pense à Franklin D. et Eleonor Roosevelt ou encore plus récemment à Hillary Clinton et Michelle Obama, tellement plus actives que Laura Bush!) et répondu avec encore plus d'intérêt.  Le seul problème de ce livre, est qu'il parle de onze couples...  À un moment donné, ça devient répétitif.  Tous les cas rassemblés sont intéressants, mais en les lisant à la file, on se lasse.  D'autant plus que chaque cas est traité de façon strictement séparé, et qu'on ne fait aucune comparaison entre les différentes situations et que l'auteur pousse peu l'analyse du pouvoir, se contentant de montrer les nombreux exemples où le pouvoir a été séparé entre deux personnes formant un couple au sommet de l'État.  On aurait pu réduire l'échantillon à cinq et faire un livre beaucoup plus intéressant en prenant les cinq exemples les plus forts du livre, permettant ainsi une analyse plus complète et une comparaison entre les différentes façons de partager le pouvoir très pertinente.  N'empêche, c'est intéressant, mais j'ai davantage lu ce livre comme une série de biographie de couples royaux qu'autre chose, alors que ce n'est pas ce que laisse penser la quatrième de couverture et le sous-titre.

Ma note: 3.5/5

lundi 20 mai 2013

Le jeu des incipits

Salut!

Ah, lundi de congé, merci à vous chers Patriotes!  Bon, profitons de cette journée plus tranquille pour jouer à un petit jeu.  Je suis tombée sur cet article de l'Express l'autre jour.  C'est un petit jeu avec des incipits, soit la phrase d'ouverture d'un livre, celle qui nous plonge dans l'ambiance*.  J'ai le goût de vous proposer le même petit jeux.  J'ai donc choisi dix incipits, tous des livres que j'ai lu en 2012 (et donc critiqué ici).  Je vous invite à essayer de répondre dans les commentaires, je donnerais les réponses demain matin.

Prêts?

1- Pour trouver de l'animation dans la petite ville de Saint-Trauloin en cette fin d'après-midi du 28 juillet, il fallait se rendre au bout de la rue Georgia où se déroulait l'événement de l'année: l'inauguration officiel du cégep.

2- C'était en 1870, le surlendemain de la Saint-Nicolas, qui était la fête de la paroisse.  Vassili Andréith Brekhounov, marchand de deuxième ghilde, n'avait pu s'absenter pendant ces deux jours, parce qu'il devait se trouver à l'église, étant marguillier, et qu'il avait dû, en outre, recevoir et fêter chez lui des parents et des amis.  Mais sitôt le dernier de ses hôtes parti, Vassili Andréitch se hâte de faire ses préparatifs pour se rendre à Goriatschkino, chez un pomiestchik, avec qui il volait conclure l'achat d'un petit bois qui lui marchandait déjà depuis longtemps.

3- -Elena! Oh, mon Dieu!
Lexara se précipita vers sa meilleure amie.  Elle entoura son épaule de son bras droit et, de l'autre main, referma la porte de la chambre qu'elles partageaient.

4- Dans ma famille, la légende veut que dès mon plus jeune âge on m'ait vu me promener dans la maison avec un livre serré contre ma poitrine.

5- C'est une douleur exceptionnelle: mes deux pieds sont cassés en deux.

6- Je saisis mes bandelettes, devenues rugueuses par l'usage, et une bouteille d'eau tiède que je fourrai dans mon sac à dos.

7- Le verbe lire ne supporte pas l'impératif.  Aversion qu'il partage avec quelques autres: le verbe «aimer»... Le verbe «rêver»...

8- Je sais qu'il est venu pour me tuer.  C'est un petit homme trapu qui n'a pas les traits phéniciens des gens de Chio.  Il se cache comme il peut, mais je l'ai remarqué à plusieurs reprises dans les ruelles de la ville haute et sur le port.

9- Le 27 octobre, 

David, 
Si tu lis cette lettre, c'est que je suis mort.

10- Blam!
Blam!
Blam!
Blam!
-Jay Sherman!  Le moment est venu de payer Sherman!  Vous espériez vraiment vous en tirer?  N'avoir jamais de comptes à rendre?

Si quelqu'un trouve toute les bonnes réponses, il aura droit... à toute mon admiration! :)

Bonne chance!

@+ Mariane

*En fait, l'incipit c'est l'ouverture du livre, ce n'est pas nécessairement juste la première phrase.  Ça peut être les deux premières phrases, le premier paragraphe et très exceptionnellement, les premières pages.  Ce n'est pas non plus la première phrase de l'introduction, ça peut aussi être la première phrase du premier chapitre.  Une amie qui étudie en littérature a résumé ainsi la meilleure façon de la trouver de façon sûre: Bonne chance...

vendredi 17 mai 2013

Drôle de clients! Prise 18

-Bonjour, je voudrais le livre d'Henry Kissinger, il est passé à Tout le monde en parle hier.

-Euh, Henry Kissinger???

-Ben, oui, Henry Kissinger, il a écrit un livre, la vérité sur le Québec ou quelque chose comme ça.

(Google that!)

-Ah, vous voulez dire Joël Dicker!

-Ben, regarde-don ça, j'étais dans le champ de patates pas mal!  C'est quoi le titre?

-La vérité sur l'affaire Harry Quebert.

-Bon, au moins pour le titre, j'étais pas trop dans les patates!

**************************************

J'appelle chez un distributeur pour signaler les livres reçus abîmés et faire les réclamations nécessaires.  Je nomme un premier livre et ensuite...

(Téléphoniste)- C'est quoi l'autre livre?


-????

Me rendant compte du silence médusé à l'autre bout de la ligne, je m'empresse d'ajouter:

-C'est le titre du livre!

Elle éclate de rire!

-Dont ben bizarre ce titre-là!

-Normal, c'est un San-Antonio!

********************************************

-Librairie Daigneault bonjour!

-Bonjour, pourriez-vous me mettre le troisième tome du Dr Grey de côté pour quand il va sortir?

(De un, soit cette femme regarde trop Grey's anatomy, soit elle pense que Christian Grey est un conseiller conjugal!)

**********************************************

Je regarde avec un client le présentoir de Fifty Shades of Grey.

-Celui-ci est le deuxième, et lui le troisième.

-C'est fou ce qu'ils se ressemblent, c'est mêlant!

-Oui, ils ont fait les trois couvertures dans les mêmes teintes.

-Ouais, ils les ont pas fait en cinquante nuances, rapplique-t-il avec un clin d'oeil.

@+ Mariane

jeudi 16 mai 2013

La quête de Chaaas: 2- Les vents de Tammerlan de Michèle Laframboise

La quête de Chaaas  tome 2  Les vents de Tammerlan  Collection Jeunesse-plus Science-fiction Médiapaul  202 pages


Résumé:
Ayant perdu toute chance de poursuivre la voie normale sur l'escalier des honneurs à cause de ses propres erreurs, Chaaas a quand même eu une deuxième chance grâce au questeur Sirius, qui en a fait son assistant.  Ils se rendent sur Tammerlan, une planète-océan où la population vit sur des stations aux milieux des vagues, à la poursuite des trafiquants d'azan qu'ils ont déjà contrarié sur Ch'lokan.  Alors que son maître commence son enquête sous la couverture d'une compétition de gomshak, Chaaas se mêle à la vie de la cité, accompagné de Plézar, un chhhatyl déjà croisé sur sa planète natale et également concurrent au tournoi.  Mais les trafiquants d'azan ne veulent pas particulièrement se faire prendre...

Mon avis:
Encore une fois, chapeau à l'auteur pour l'excellent univers de science-fiction qu'elle a su créer.  La planète Tammerlan est une petite merveille d'idées différentes, de façon de penser différente en terme de planète lointaine, ce que j'adore en science-fiction.  Ce qui rend d'autant plus intéressante la lecture.  On retrouve Chaaas, mais sans Perssi et Sildas (on ne parle même pas de ce dernier!)  Et on fait la rencontre d'un autre personnage qui deviendra un grand ami de Chaaas, Tussel.  Avec ce deuxième tome, on raconte une autre histoire, complètement indépendante de la première, mais en même temps, on poursuit notre odyssée dans le monde des Chhhatyls, avec leurs coutumes, leurs traditions, leurs institutions.  Et leur criminalité.  Assistant du questeur Sirius, Chaaas est avant tout là pour l'aider à résoudre ses enquêtes.  Bon, il a fait du progrès depuis le premier tome, mais il a encore tendance à foncer tête baissée...  Vous savez, quand deux choix s'offrent et qu'il prend le plus mauvais?  J'aime pas trop, mais on sent quand même par rapport au premier tome qu'il a pris du plomb dans la tête.  Ce qui est agréable!  J'ai trouvé l'intrigue moins bonne que dans le premier tome, trop saupoudrée au travers des autres éléments de l'histoire qui étaient même plus intéressant: les amours de Plézar entre autre!  La froideur de l'écriture de l'auteure est toujours là, on a du mal à entrer dans l'histoire parce que tout y est pris avec un grand détachement.  Par contre, une fois qu'on est accroché, on suit l'histoire avec grand intérêt.  J'ai aussi eu beaucoup de mal, comme dans le premier tome avec les descriptions des installations de Tammerlan.  Quand elles sont décrites, j'avais énormément de mal à me les représenter, mais une fois qu'on se promenait dedans, ça se corrigeait.  Et pour les personnages, quel magnifique cadeau que ce Plézar, un homme d'expérience, un genre de modèle pour le jeune plant trop impulsif qu'est Chaaas.  J'espère qu'on le reverra dans les autres tomes!  J'ai pas autant trippé que pour le premier tome, mais rien pour m'empêcher de poursuivre la série par contre. 

Ma note: 3.75/5

Je remercie les éditions Médiapaul pour ce service de presse.

mercredi 15 mai 2013

La tête de l'auteur

Salut!

Souvent, quand je lis un livre, je me fais une idée, d'après le ton, les expressions employées, bref, d'après le texte, de la tête de l'auteur.  Évidemment, neuf fois sur dix, je suis complètement dans les patates.  Ce qui ne m'empêche jamais d'essayer de me faire une image mentale de l'auteur.  Pourquoi?  J'en sais trop rien, réflexe sans doute.  Parce que je passe mon temps à tripatouiller dans le milieu littéraire, je ne peux m'empêcher d'essayer de mettre une tête sur un texte.

Il faut le dire par contre, ce ne sont pas toujours les photos d'auteurs qui leur rendent hommage, alors autant ne pas trop se fier aux photos qui ornent les quatrièmes de couverture.  Surtout après avoir lu cet article.  Bon, ça concerne la France, mais je me dis que la situation ne doit pas être vraiment meilleure ici!  En tout cas, j'ai toujours trouvé que Patrick Senécal avait un petit air idiot sur ses photos...  Quel contraste avec ses livres!  Peut-être volontaire d'ailleurs.

L'auteur n'est pas son livre et un livre n'est pas un auteur alors ne vous étonnez pas si l'auteur n'a strictement pas la tête de son livre.  Une auteure de livres romantiques où tous les personnages sont grands, minces et blonds peut tout aussi bien être une petite brune aux courbes voluptueuses!  Et je ne parle pas des livres remplis de créatures cauchemardesques à la Cthulhu!  Donc, aucun rapport...

Mais reste que ça fait bizarre parfois.  On a peine à faire le lien entre la personne devant nous et l'oeuvre qu'on a lu.  Ce n'est pas nécessairement de la surprise, mais je crois qu'on recherche inconsciemment dans l'auteur les personnages qu'on a tant aimé, alors qu'ils ne restent que des créatures de fiction.  L'auteur, lui est bien réel!  Ce sont ses idées qui nous font voyager.  Dans les faits, la meilleure façon de connaître la tête de l'auteur est de passer le saluer dans un Salon du livre.  Croyez-moi, il sera content de vous voir! :D

@+ Mariane

mardi 14 mai 2013

Mass Effect: Ascension de Drew Karpyshyn

Mass Effect  Ascension  Drew Karpyshyn  Milady  345 pages


Résumé:
Kahlee Sanders travaille désormais pour le projet Ascension, un projet de l'Alliance destinée à aider les enfants biotiques à développer leurs stupéfiantes capacités.  L'enfant le plus prometteur du projet est Gillian Grayson, une fillette de douze pratiquement autiste.  Ce que Kahlee ignore, c'est que le père de Gillian, Paul Grayson est en fait un agent de Cerberus et que l'Homme Trouble s'intéresse de très très près à la jeune fille.  Au point où la vie de celle-ci pourrait bientôt être en danger.

Mon avis:
Ce livre est clairement réservé aux fans du jeu vidéo.  Si on a pas joué, tout plein d'allusions nous passent sous le nez.  Parce contre, si on l'a fait, on n'arrête pas de sourire aux clins d'oeil que nous lancent l'auteur.  Et des événements rapportés, mais non expliqués, dans les différents jeux prennent tout leur sens.  Dans ce tome-ci, on est sur la station Grisom du Projet Ascension, le projet de l'Alliance (donc, l'armée humaine) que l'on voit dans le troisième jeu, mais bien sûr à une époque antérieure.  On suit le personnage de Kahlee Sanders, déjà croisé dans Révélation, premier «tome» si on peut dire ça de la série.  En fait, le seul lien entre les deux est d'ordre chronologique, les deux histoires sont pour le reste complètement distinctes.  L'intrigue est centrée sur le personnage de la petite Gillian Anderson, enfant quasi-autiste, mais possédant des facultés biotiques stupéfiantes pour un être humain.  Elle est donc en quelque sorte un jouet dans les mains de puissances bien plus grandes qu'elle.  Dans les yeux desquels la vie d'une petite fille est au fond bien peu de chose...  Autre élément intéressant, on passe un assez long moment dans la flotte quarienne (ce qui m'a permis de répondre à une question de la plus haute importance: comment les Quariens, qui vivent en permanence dans une combinaison environnementale étanche, font-ils pour aller aux toilettes ou prendre une douche?)  On connaissait certains aspects de leur culture et de leur société par le biais des jeux vidéo, mais on va encore plus loin et on découvre de nombreux éléments qui font des Quariens un peuple à part.  Concernant l'histoire, on est dans un genre bien établi, celui des produits dérivés.  En cela, le livre respecte certains «codes», beaucoup d'action, une intrigue haletantes, de nombreuses scènes de combats et des personnages qui sont à première vue manichéens mais qui ne le sont pas au final.  Le tout en projetant le lecteur dans un univers qu'on n'explique pas vraiment, prenant pour base que le lecteur le connaît déjà.  Un non-initié pourra le lire, mais ne verra pas toutes les nuances.  Un livre très accrocheur mais qui ne se distingue pas spécialement pour ses qualités littéraires.  Par contre, du côté du monde imaginaire dans lequel on est plongé, on est servi!

Ma note: 3.75/5

Je remercie les éditions Bragelonne et plus particulièrement Frédéric pour ce service de presse.

lundi 13 mai 2013

Moi, j'aime pas ça quand ça n'existe pas!

Phrase entendue lors de mon premier boulot.  J'ai dix-huit ans et toute la naïveté qui va avec.  En lavant nos cabarets (ce en quoi consistait grosso modo 50% de mon boulot), j'avais eu le tort immense de parler à ma collègue de mon enthousiasme à l'idée de la sortie du tout nouveau Star Wars (l'épisode II).  Je me rappelle la moue de dégoût qu'avait fait ma collègue à l'idée de quelque chose qui se passe pas dans la vraie vie.  Et de déblatérer pendant un bon cinq minutes sur le fait qu'elle n'aimait pas les histoires qui ne se pouvaient pas.  Exit Star Wars donc.  Ce que je n'ai pas osé lui faire remarquer, c'est que Sex in the city, ce n'est pas non plus quelque chose qui arrive vraiment dans la vraie vie.

Il faut dire que tout ce qui touche l'imaginaire souffre d'une certaine forme d'ostracisme à géométrie extrêmement variable.  Je ne connais très peu de parents qui refusent de lire des contes de fées à leurs enfants sous prétexte que ce sont des histoires impossibles.  J'ai croisé plus de mamans inquiètes d'envoyer un autre message à leurs filles que d'être des princesses en attente d'un prince.  (Vérification faite, il y a peu d'histoire racontant la princesse qui sauve le prince.  Si un de mes amis auteur est en manque d'idées...)   Idem, aucun problème à ce que les animaux, les jouets ou encore les objets du quotidien parlent.  Pourtant, c'est pas vraiment quelque chose qui se peut dans la vraie vie.

D'autre part, bien des gens peu fans des littératures de l'imaginaire ou encore des genres de l'imaginaire tout court se pointent facilement au cinéma pour aller voir la dernière aventure de Capitaine America ou d'Iron Man...  Si vous ne les avez jamais vu dans la vraie vie, moi non plus!  C'est plutôt à mettre dans le registre des choses qui n'existent pas, mais aller dire ça à mon ancienne collègue, elle dirait que c'est pas pareil!  Ouin, je cherche encore la différence...

Et dans les autres cultures?  Aller chercher une tribut amazonienne qui ne pigent rien à l'Occident pour raconter une histoire et vous sortez définitivement une personne à courte vue de ses ornières.  Ou encore à la cours de l'empereur Charles Quint.  Ou dans le Japon médiévale.  Ou en plein coeur de l'Afrique noire d'avant la période coloniale.  Je pourrais encore ajouter des exemples.  Est-ce que ce sera considéré comme faisant partie de la vraie vie si la personne n'y a jamais été confrontée?  Permettez-moi d'en douter.

Le problème des littératures de l'imaginaire n'est absolument pas que ça ne se puisse pas dans la vraie vie.  Jamais, pas du tout.  Bien au contraire je dirais.  Le problème, c'est que ça pousse les gens à regarder plus loin que le bout de leur nez, à reconsidérer leur vision du monde.  À accepter que celui-ci ne soit pas tel qu'ils préfèrent le voir.  Sans blague, c'est toute une gymnastique de l'esprit que de prendre comme étant un élément réaliste d'une histoire qu'un type pas assez intelligent pour mettre ses sous-vêtements en-dessous de ses pantalons qui vole avec une cape rouge puisse être considéré comme l'homme le plus fort du monde!  Il faut accepter de mettre ses préjugés et ses certitudes de côtés pour appréhender le monde différemment.  Parce que ça puisse se passer dans la vraie vie ou non n'a aucune importance quand vient le temps de se faire raconter une bonne histoire.

Mais essayer de faire comprendre ça à une fille qui croit que Sex in the city est possible dans la vraie vie vous...

@+ Mariane

vendredi 10 mai 2013

L'effet pervers des premiers tomes à petits prix

Salut!

Un truc que j'ai constaté et que je déteste profondément est l'effet pervers des premiers tomes à petits prix.  Depuis que Michel Brûlé a eu cette brillante idée avec Amos Daragon (oui, au départ, c'était une très bonne idée) le phénomène a pris de l'ampleur et pas pour le mieux.

Bon, de laisser filer le premier tome d'une série a pour but de faire découvrir celle-ci.  On brade le  premier tome dans l'espoir que si les lecteurs aiment, ils vont acheter les tomes suivants, qui eux, seront à plein prix.  Ce qui est une stratégie que je respecte profondément: le lecteur a ainsi un choix de faire le test, d'essayer des livres et ensuite de chercher la série qui va le plus lui plaire et de la continuer.  Sauf que...

Je vois souvent des gens sortir avec une petite pile de premier tome... et ne jamais acheter les suites.  C'est le prix qui les intéressent.  Ils veulent de la lecture à rabais, quitte à ne jamais savoir la suite des histoires.  Ça me désole de voir un tel comportement!  Comme si la seule valeur de ces livres étaient leur prix modique!  Ces clients choisissent d'acheter des livres peu coûteux, souvent, ils jettent à peine un coup d'oeil à la quatrième de couverture.  Je trouve ça cheap au possible!

Autrement, les gens se disent: ah, si c'est pas cher, c'est que c'est pas bon...  Aucun rapport!  Certaines excellentes séries ont pu prendre leur envol grâce à cette politique!  Bon, d'autres ont été de graves flops, mais ce n'était pas à cause du prix du premier tome: c'était juste pas bon!  Tout simplement.  Aucune autre raison.  Le premiers tomes réduits ne sont en rien un gage de qualité ou de médiocrité, c'est une stratégie commerciale, tout simplement.

Autre truc qui m'attriste profondément.  Les autres séries.  Ceux dont les éditeurs n'ont pas choisi cette stratégie.  Elles peuvent être aussi bonnes, moins bonnes ou meilleures que celles dont le premier tome est réduit, ça n'a aucun rapport, mais bon sang, certains clients les évitent comme la peste juste à cause de leur prix.  Ah non, ça coûte trop cher me suis-je souvent fait répondre.  Trop cher?  Vous le dédaignez uniquement à cause de son prix?  Je suis consciente que tout le monde a un porte-feuille et que certains livres peuvent être plus chers, mais pourquoi ne voir que le prix des livres?  Il y a toujours les formats poches si le prix vous préoccupe.  Ok, ce ne sont pas tous les livres qui sont disponibles dedans, mais si vous être prêts à payer 20$ pour un livre, pourquoi ne choisir que des séries dont vous ne lirez pas la suite?

Je suis convaincue que la stratégie de laisser filer le tome un à prix réduit est une stratégie valable dans bien des cas.  Mais qu'est-ce que je déteste les gens qui transforment cette occasion de découvrir de nouveaux univers en simple occasion d'en avoir plus pour son argent sans se préoccuper du reste.  Heureusement, la plupart des gens utilisent cette stratégie pour ce qu'elle est: une bonne façon de découvrir de nouveaux auteurs et de nouvelles séries.  Parce qu'après tout, c'est à ça que ça sert.

@+ Mariane

jeudi 9 mai 2013

Lady Spitfire: 2- Der Henker de Latour, Maza et Schelle

Lady Spitfire  tome 2  Der Henker  Scénario de Sébastien Latour  Dessins de Maza  Couleurs de Pierre Schelle  Collection Série B  Delcourt  56 pages


Résumé:
Cachée sous l'identité d'un pilote mort au combat, Laure fait désormais partie de l'escadrille de Hunter.  Elle est traitée à l'égale de tous les autres pilotes.  Mais en ces jours de la Bataille d'Angleterre, la vie des pilotes se compte en jours.  Et dans le ciel de l'Angleterre, un nouvel ennemi se profile: Der Henker, un as allemand qui cause l'hécatombe parmi les rangs anglais.  Hunter, partisan du travail d'équipe uni de ses pilotes, se trouvera bientôt sur sa route mortelle...  Est-ce que l'Escadron 1-B survivra à sa disparition?

Mon avis:
Ce qu'il y a de fascinant dans cette série, c'est le talent du dessinateur pour nous faire «vivre» les combats aériens.  Pas de lignes d'horizon, pas de sens du haut ou du bas pour nous guider et pourtant, les combats et les mouvements sont faciles à suivre.  D'autant plus qu'une bonne partie des planches de cet album sont dédiés aux combats aériens en cette époque de bataille d'Angleterre.  On y joue une subtile partition: à la mort de Hunter, quels choix feront ses compagnons d'armes?  L'unité comme il l'avait toujours voulu pour ses pilotes ou la vengeance ce à quoi Der Henker les y pousse avec toute la déraison qui va avec?  Spirit fera le second, entraînant ses compagnons derrière lui, mais Laure, sans rompre le rang avec les autres, saura le ramener à de meilleurs sentiments.  C'est sur ce conflit et cette différence, unité versus vengeance que ce jouera le livre, parce que Der Henker, l'as allemand les pousse à affronter des zones d'eux-mêmes qu'ils explorent rarement.  Étonnant de pouvoir comprendra la stratégie d'une personne que l'on ne verra pourtant pas de l'album!  Son escadron l'ayant acceptée comme l'une des leurs, Laure n'a pas de problème, mais sa touche féminine aura quand même son rôle à jouer dans l'escadron.  Un bon album, avec un côté psychologique intéressant et bien adapté à la réalité des pilotes de l'époque, mais qui d'un autre côté, ne nous emporte pas vraiment, ce qui est un peu dommage étant donné que c'est un album d'action.  

Ma note: 3.75/5

mercredi 8 mai 2013

Quand lire est un problème

Salut!

(Je vous rassure tout de suite tout le monde, ce n'est pas moi qui est un problème avec la lecture!)

L'autre jour, je discutais avec une fille que je connais et avec lequel je ne jase jamais de livres (rarissime!).  Je lui expliquais à quel point les livres prennent une place important dans ma vie.  Et elle de me répondre:

-Ah moi, j'ai arrêté de lire.

Interloquée, je l'ai regardée.

-Pourquoi donc?  Tu n'aimais plus ça?

Elle a eu un regard vague, teinté de quelques regrets.

-Ben non, j'aimais ça, je lisais énormément, je me couchais à 2-3 heures du matin pour finir mes livres et ensuite, je retombais dans le réel et je me trouvais ma vie tellement plate que je devenais dépressive, alors j'ai arrêté.

Je voyais qu'elle le regrettait, qu'elle aimait beaucoup lire autrefois, s'évader dans des mondes imaginaires, mais qu'elle avait compris que les impacts sur sa vraie vie, celle loin des aventures magiques et des prouesses des héros lui paraissait trop terne pour pouvoir supporter la différence.  En ce sens, je crois qu'elle a pris une sage décision.  Que je trouve très triste pour elle, mais sage.

La lecture est et doit demeuré une source de plaisir, de joie et de détente et non devenir une drogue.  Ok de la part d'une lecturovore, le commentaire peut paraître étrange, mais reste que je ne suis pas dépendante des livres.  Quand je suis dedans, je suis dedans, mais quand je sors la tête de mes livres, j'ai une vie quand même!  Une vie que j'apprécie, avec ses hauts et ses bas, ses moments de joie et de tristesse, de doutes et de grands pas en avant.  Ma vie existe et je ne la compare pas à celle que vivent les personnages des livres que je lis.  Parce que ce sont deux choses très différentes.

Les personnages d'encre et de papier sont des personnes à part entière, sorties de l'imagination de d'autres personnes certes, mais ils ne sont pas réels.  On peut tirer des leçons de leurs aventures, de leurs expériences, tripper en suivant leurs pérégrinations, combats et autres affrontements, mais sans blague, qui a déjà sincèrement rêvé d'avoir Voldemort sur le dos comme Harry ou d'être prise à aller porter l'anneau dans le Mordor comme Frodon?  Un peu comme le cinéma, la littérature nous vend de bonnes histoires, pas la vraie vie.  C'est un moment de rêve, de sortie de la réalité, pas un moment de réalité empruntée.

Je suis triste pour cette fille, parce qu'en même temps que les livres, elle se prive de leurs histoires et de tout ce que ça pourrait lui apporter de positif.  Mais en même temps, je la comprends et je crois qu'elle a fait le bon choix.  Pour elle.  J'espère qu'un jour, elle sera capable de retourner vers les livres, sereinement, et de pouvoir à nouveau profiter de leurs joies.

@+ Mariane

mardi 7 mai 2013

Mensonges de Valérie Zenatti

Mensonges  Valérie Zenatti  Collection Figures libres  Éditions de L'Olivier  92 pages


Résumé:
Valérie Zenatti est la traductrice française d'Aharon Appelfeld, un auteur juif israélien ayant survécu à l'Holocauste.  C'est également son idole, son maître en quelque sort.  Dans ce livre, elle trace des liens entre eux, écrit sous le signe du mensonge: car elle ment, en écrivant à la fois son histoire, la sienne et ce qui aurait pu être la leur s'ils s'étaient croisé dans cette forêt des Carpathes, en pleine Seconde Guerre mondiale.

Mon avis:
Étrange, vraiment très beau, mais difficile à suivre et à comprendre.  Deux trajectoires artistiques qui se croisent, s'allument et joignent, un récit que l'on suit sans trop savoir, simplement en profitant de la richesse de sa langue.  Je crois que le plaisir de ce tout petit livre est davantage dans l'esthétique que dans le récit en lui-même, même si les trajectoires croisées d'Appelfeld et de Zenatti sont intéressantes à suivre.  Et qu'elle y raconte sa peur, toute enfant, des nazis, des camps de concentration, de ce que signifie être juive.  Lui raconte comment il ne se sentait pas juif, mais a été condamné à être traité comme tel, héritage de ses parents assimilés qui se considéraient comme roumains avant d'être juifs.  Suit un conte étrange où les deux se rencontrent enfants.  Magnifique, mais je n'en aie pas saisi le but.  Peut-être était-ce à la fois trop personnel et trop profond pour que je le saisisse.  Mais le tout est servi par une si belle écriture que je ne peux qu'être heureuse d'avoir lu ce petit livre.

Ma note: 4/5

Je remercie la revue Le libraire et plus particulièrement Josée pour le cadeau du trésor de guerre! ;)

lundi 6 mai 2013

De retour du Boréal...

Ah, le Boréal....

Troisième fois dans mon cas que je me frotte à tout ce beau monde et honnêtement, les trois fois furent un bonheur!  De retour cette fois à l'hôtel Expresso de Montréal, le Boréal retrouvait les pénates que j'avais apprécié lors de ma première participation en 2011.  Et je dois avouer que j'ai préféré celle-ci au Morin Center de Québec, dont l'étroitesse ne permettait pas les petites rencontres hors-atelier qui font le charme du Boréal.  À l'hôtel Expresso, les nombreux fauteuils situés hors des salle d'atelier permettaient justement de piquer une jasette bien assis.  Bon, je dis ça et je l'ai à peine fait!  J'ai couru d'un panel à l'autre tout la fin de semaine, avec en prime, le voyagement St-Hya/Montréal.  Ce qui fait que j'ai légèrement piqué du nez lors de certains panels, à mon grand regret.  Par contre, j'ai remarqué une tendance étrange à ce que ceux-ci coïncident avec la présence d'une personne au ton monocorde parmi les panélistes.  Je ne nommerais personne...

Le Boréal est chaque année l'occasion de jaser avec un grand nombre de gens, de faire des rencontres avec de nouveaux venus (ou des gens qui reviennent), de discuter d'écriture, de livres, de films, de séries télés, bref, de tout ce qui concerne l'imaginaire!  Et de se dire à chaque fois, en repartant, qu'on a pas pu parler à tout le monde...  Garanti!  Mais bon, ça fait parti des règles du jeux de ce genre d'exercice et je crois que je m'en suis plutôt bien tirée.  Je dirais cependant comme Ariane Gélinas lors de la remise des Prix Aurora-Boréal: J'ai pas eu le temps de parler à tout le monde, mais là, je le fais ici!  D'autant plus qu'un grand nombre de personnes qui ne commentent jamais ici m'ont dit qu'ils me lisaient assidûment...  Je vous salue tous et vous promets de continuer à mettre des Drôles de clients!  Au fait, félicitation à Ariane pour le prix Jacques-Brassard (c'est bien Brassard hein?  J'hésite avec Brossard...) et le prix Aurora-Boréal du roman pour Transtaïga.  Félicitation également à Geneviève Blouin pour le prix de la meilleure nouvelle pour Le Chasseur (ayant lu les deux, je suis bien placée pour dire que je suis très heureuse des récipiendaires de ces prix).

Je vais garder de bons souvenirs de ce Boréal-ci, encore une fois.  De l'absence de visu des éditeurs des Six brumes pour les tailles des t-shirts destinés à Geneviève Blouin au costume de Joël Champetier durant la  Mascarade (j'essaie de participer l'an prochain, promis!), à la Grande Dame distribuant les chips à son propre hommage et à l'enfer de sortir de Montréal après une victoire du Canadien!  Ouais, un sacré bon Boréal!  J'y suis allée encore plus longtemps que les deux autres fois, mais je crois bien que l'an prochain, je me prends une chambre d'hôtel pour ne plus me taper St-Hya-Montréal et aussi pouvoir aller aux événements du samedi soir sans regarder sans cesse ma montre en pensant au chemin qu'il me reste à parcourir...

Ah oui et je tiens ici à m'excuser officiellement à Geneviève Blouin pour le saut plongé fait juste sous son nez à la toute fin du Boréal pour mettre la main sur le seul exemplaire disponible de Comment écrire des histoires.  J'espère que tu l'avais déjà!  En tout cas, moi non et depuis le temps que je voulais mettre la patte dessus... :)

@+ Mariane

P.S. Pour ceux qui savait pas, la personne qui faisait une affreuse grimace sur la couverture du Samovar aux côtés de la Grande Dame et de Natasha Beaulieu, c'est moi.  Et oui, je suis capable de telles folies!  Cependant, notez-bien que désormais, l'auteur de Regarde-moi m'en doit une...

vendredi 3 mai 2013

Tourner la page

Salut!

L'expression est archi-connue: tourner la page.  Ça signifie laisser derrière le passé et aller de l'avant, de la même manière que le lecteur, en lisant son livre, fait passer sa page de la droite vers la gauche (ou l'inverse s'il lit un manga).  Un geste si anodin en apparence!  Tous les lecteurs le fond des milliers de fois par année et pourtant...

Chacun le fait à sa façon, lente, méticuleuse, pressée, avant d'avoir fini la page, du bout du doigt, avec le pouce, en abîmant le livre, en mouillant le doigt de salive, du bout de l'ongle, peu importe la façon, le geste est le même, mais réparti en tellement de nuances.  Le pire est qu'on y pense si peu au fond.  On tourne la page, perdu dans sa lecture, en étant souvent inconscient qu'on le fait et pourtant, on doit le faire pour poursuivre notre lecture, notre avancée dans notre récit.

Si on lit sur Internet, on a le majeur posé sur le bouton scroll de notre souris.  On fait défiler la page, que l'on soit sur Facebook, sur Wikipédia ou sur n'importe quel autre site de nouvelles.  Il n'y a pas ce côté, j'ai terminé quelque chose, j'ai tourné une page.  On est dans le continu, l'infini et quelque part, ça peut être lassant.  Il n'y a pas de coupure, pas de la même façon en tout cas.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, je crois que ce qui m'a fait le plus réaliser l'importance de ce geste est nul autre que ma chère liseuse.  Celle-ci est tactile et je n'ai qu'à effleurer l'écran du bout du doigt pour «tourner» les pages.  Le geste est semblable et à force, on oublie que ce n'est que toucher un écran que l'on fait et non tourner physiquement les pages d'un livre.  L'effet est le même par contre: on change de pages, on laisse le passer derrière et on va de l'avant.  Tout l'inverse du défilement de pages.

Une petite différence qui permet de faire une énorme différence entre un livre, un texte que l'on lit et la consultation banale d'un site internet.

@+ Mariane

jeudi 2 mai 2013

Les mystères d'Harper Connelly: 3- Frissons d'outre-tombe de Charlaine Harris

Les mystères d'Harper Connelly tome 3  Frissons d'outre-tombe  Charlaine Harris  Flammarion Québec 254 pages


Résumé:
Harper et Tolliver sont appelés pour tenter de retrouver les corps d'adolescents disparus dans une petite ville.  Harper les retrouve rapidement, mais le problème est que ceux-ci ont tous été enterrés ensemble... victimes d'un tueur en série.  Et que celui-ci ne tarde pas à s'en prendre à Harper.

Mon avis:
Les Harper Connelly sont une série que je qualifierais de bonbon: ça se laisse lire, c'est rien de haute qualité, mais le temps qu'on est dedans et les pages défilent avec facilité.  Dans cet épisode, les habitants de la petite ville où elle enquête sont moins hostiles à Harper que dans les deux premiers opus.  On reconnaît ses dons pour ce qu'ils sont et si on trouve ça étrange, personne ne les remets en doute.  Ce qui fait changement!  On l'accepte un peu plus, avec son don si étrange.  Et les relations entre elle et Tolliver évoluent beaucoup...  Je suis heureuse pour eux, mais je me demande ce que ça présage pour la suite des choses.  Ah oui, je ne sais pas si c'est bon ou mauvais signe pour le livre, mais j'ai su qui était le meurtrier à la seconde où le personnage a été introduit!  Moi qui lit si peu de policier!  Bon, une petite lecture totale détente, vide-la-tête et qui permet de passer un bon moment.  Rien de plus, mais rien de moins non plus.

Ma note: 3.5/5

Je remercie Flammarion Québec et plus particulièrement Suzanne pour ce service de presse.  


mercredi 1 mai 2013

Prévoir ses lectures

Salut!

J'ai des tonnes de livres à lire chez moi.  Des tonnes.  Des témoins pourront aisément rapporter que mes livres non-lus prennent une immense place sur mes tablettes!  Mais aussi bizarre que cela soit, je me mets rarement à fureter dans mes tablettes à la recherche de ma nouvelle lecture.  Je suis plutôt du genre à savoir deux ou trois livres à l'avance quelles seront mes lectures.  Alors, quand ça arrive, quand je me dis, ah, là, c'est libre à moi, c'est le party time!

Parce que je suis impliquée un peu partout, qu'on me prête des livres à tout bout de champs, que j'ai des dates de tombées, que j'ai des lectures à faire pour ci ou pour ça, ça m'arrive souvent de savoir qu'après tel livre, je vais lire tel autre et ainsi de suite.  Ça me frustre à certains moments, mais la plupart du temps, ça va, d'autant plus que j'ai suffisamment l'esprit de contradiction avec moi-même pour mettre de côté les lectures urgentes afin de faire passer avant les lectures plaisir. :P  Même si je sais que je suis rendue à lire tel ou tel livre, je m'organise pour toujours glisser une lecture qui me tente beaucoup entre deux obligations...

Je suis un animal assez rare en ce sens, mon expérience avec d'autres lecteurs me le prouve.  Ce n'est pas tout le monde qui a une PAL de lectures en cours, ni qui ont une PAL tout court.  Souvent, les gens passent la porte de la librairie et me disent qu'ils n'ont plus rien à lire.  Ils prévoient un passage à la librairie pour s'approvisionner ceux-là, ils ne prévoient pas leurs lectures longtemps à l'avance!  Il y en a d'autres qui sont plus écureuils et qui achètent deux ou trois livres à la fois.  Je ne sais pas s'ils savent lequel ils vont lire en premier ou encore s'ils font comme moi et les commencent... tous en même temps!  Hihihi!  Beaucoup des lecteurs que je connais par contre, on une plus ou moins gargantuesque PAL qu'ils nourrissent et font maigrir au rythme de leurs achats et lectures.

Cependant, la question de prévoir ses lectures va parfois plus loin.  On se dit, ah, je me garde telle lecture pour la fin de semaine ou encore, telle autre pour cet été.  On se dit qu'on lira tel ou tel livre à sa retraite.  Les futures mamans font des provisions pour leur long congé de maternité.  On se garde des lectures de vacances, de congé des Fêtes, pour les longues fin de semaine de trois jours.  On prévoit donc se garder du temps à ce moment-là pour lire.  Agréable perspective!

Prévoir ses lectures?  C'est du chacun pour soi, de la même manière dont chacun a sa relation particulière avec la lecture et les livres en général.  L'important est de se sentir bien là-dedans!

@+ Mariane