vendredi 30 novembre 2012

Les films qui font lire

Salut!

Je me rappelle au moment de la sortie du Discours du roi de Tom Hopper avec Colin Firth.  Il y a eu une espèce de petite folie à ce moment-là, faisant jaillir dans les tablettes de nombreuses biographies du roi Georges VI et de son épouse, la reine Elizabeth. Autrement, ce serait-on intéressé à ce roi et surtout, de cette façon? Il était quelque peu tombé dans l'oubli depuis toutes les années de règne de sa fille.  On a redécouvert une personne grâce au cinéma et par entraînement les gens ce sont mis à vouloir en savoir plus et quel était le meilleur moyen pour cela?  Et oui, les livres!

L'effet d'entraînement du cinéma vers les livres est visiblement de multiples façons.  Les ventes de tous les livres de J.R.R. Tolkien ont beaucoup augmenté après la sortie de la trilogie de Peter Jackson, mais pas uniquement les trois volets des aventures de la Communauté de l'anneau.  Le Silmarion, les trois tomes des Contes inachevés, Bilbo le hobitt ont aussi facilement trouvé preneur.  Le cinéma avait ouvert les portes de l'imaginaire de Tolkien à de nombreux lecteurs qui ont voulu découvrir son oeuvre.  Le cinéma a certes déblayé le terrain, mais c'est le livre qui l'a ensuite occupé, car l'oeuvre originale était là.

Je pourrais citer de nombreux exemples.  Certains d'entre eux sont de simples trucs publiés pour surfer sur la vague du film, d'autres non et c'est sans doute là le plus intéressant.  Les produits dérivés des films, très peu pour moi!  Mais de voir un enfant venir acheter un livre sur les insectes avec sa mère après avoir vu Le papillon bleu me fascine.  On a découvert quelque chose grâce au cinéma, on l'approfondit grâce aux livres.  C'est valide pour bien des sujets.  Certains sont plus sérieux, d'autres plus légers.  J'ai eu un client qui m'a demandé des livres sur l'exploitation minière en Afrique après avoir vu Blood Diamond avec Léonardo DiCaprio.  Je lui avais recommandé Noir Canada.  Ce n'est pas tout le monde qui le fait, mais le cinéma a ce pouvoir d'ouvrir certaines portes qu'autrement on aurait pas ouverte.  Aux livres de compléter le boulot!

@+ Mariane

jeudi 29 novembre 2012

De quoi le Québec a-t-il besoin en éducation? de Jean Barbe, Marie-France Bazzo et Vincent Marissal

De quoi le Québec a-t-il besoin en éducation?  Collectif sous la direction de Jean Barbe, Marie-France Bazzo et Vincent Marissal  Leméac  192 pages


Résumé:
Les auteurs ont posé une série de questions à des intervenants qui ont touché à toutes les sphères du milieu de l'éducation au cours des années, question ayant pour but de cerner et de définir les besoins en éducation au Québec.

Mon avis:
Ce petit livre a toutes les qualités de ses défauts: ça se lit bien, c'est très intéressant, les interventions sont courtes et précises et on laisse la place à toutes les opinions et à toutes les tendances de s'exprimer, tant qu'elles ne soient pas radicales.Ce qui donne un recueil très précieux, mais en même temps, on pose les questions sans aller plus loin.  Les interventions sont complètes, mais pas détaillées.  Beaucoup de bonnes idées, mais peu de mise en pratique.  En bon québécois, ce livre est un brainstorming, un brassage d'idées qui part un peu dans toutes les directions.  Une bonne façon de lancer le débat, en autant que cela soit suivi.  J'ai trouvé que beaucoup de pistes lancées dans ce livre valait la peine d'être creusées.  En tout cas, tous les intervenants, peu importe qu'ils soient de droite, de gauche ou du centre, étaient d'accords sur une chose: l'éducation doit redevenir une priorité dans notre société et on ne doit plus la laisser contrôler par quelques fonctionnaires à Québec.  On doit prendre notre place pour que nos enfants aient accès à une meilleure éducation, quelque soit le palier du système qu'ils fréquentent.  Vaste chantier.  Mais un tel livre vaut la peine parce que justement, il essaie de déblayer le chemin aux autres en parlant des grandes idées afin de frayer un chemin au nécessaire débat.  Et en ouvrant le débat, on invite tout le monde a s'y impliquer. Une façon comme une autre de permettre à tous de reprendre en charge l'éducation au Québec.  Un bon point pour ce livre.

Ma note: 4/5

mercredi 28 novembre 2012

De l'utilité de l'inutile

Salut!

Petite question: à quoi ça sert de lire de la littérature?  Pour les besoins de mon exemple, je vous dirais de mentalement vous en tenir aux grands auteurs: Tolstoï, Dickens, Sand, Goethe et leurs copains.  À quoi ça sert de lire ces types de toutes façons mort depuis des décennies, voire des siècles parfois?

L'inutilité de la littérature est justement ce qui la rend indispensable: comme on est pas obligé, comme on choisit de lire, c'est là que l'on peut justement en tirer le plus et le mieux.   On considère ça (et à juste titre) COMME UN LOISIR.  Donc, le cerveau est à off côté jugement, critique, idées préconçues et autre trucs du genre.  Enfin, bon, pas complètement, on est jamais neutre, mais on ne pensera jamais en ouvrant un roman, ça y est, je vais prendre par la bande un cours sur la Russie rurale tsariste ou encore sur l'Angleterre du XIXe siècle ou sur je ne sais quoi d'autres.  On ouvre un livre l'esprit ouvert et c'est justement en prime que l'on fait de magnifique découverte.  Mais ce qui compte le plus, surtout, SURTOUT, c'est qu'on a pris du plaisir à la lecture, alors les effets secondaires d'enrichissement personnel et tout le reste, on ne les ressent pas à court terme.  C'est à force de lire qu'on le développe. 

Non, mais pensez-y, quel est la première raison que vous avez pour ouvrir un livre hum?  Vous faire raconter une bonne histoire.  Idem pour moi. On est pareil sur ce point.  Ce n'est pas utile comme tel de lire de la fiction si on y pense bien.  Dans une perspective utilitariste néo-libérale, c'est même absolument pas nécessaire.  Pourtant, qui n'a pas réagit fortement à la citation de Lord Durham disant que le peuple du Bas-Canada était un peuple sans histoire et sans littérature?  Sans histoire parce que personne ne s'était donné la peine de l'écrire avant cette date (François-Xavier Garneau se fera un plaisir de le faire quelques années après le fameux rapport du Lord britannique), mais surtout sans littérature.  Tiens, tiens, ça a une quelconque importance la littérature tout à coup?  Pourquoi d'ajouter sans littérature était une insulte ajoutée à l'injure?  Peut-être parce que malgré sa totale inutilité apparente, la littérature est au contraire extrêmement utile?  Elle ne rapporte peut-être pas vraiment de façon tangible, son apport étant largement immatériel, mais il existe.  Parce que la littérature, c'est l'imaginaire d'une personne d'abord, mais cette personnage transporte à travers elle celle du peuple où elle a grandit, avec ses espoirs, ses aspirations et son histoire.  Même si l'histoire se passe sur une planète à des milliers de kilomètres de la Terre ou encore au beau milieu d'un pays imaginaire comme la Terre du milieu, l'influence culturelle de la société dans laquelle a grandi l'auteur se fera sentir.  Et son oeuvre appartiendra au patrimoine littéraire des siens avant d'être celui de la mémoire mondiale.  L'auteur est un ambassadeur de la culture dans laquelle il a grandit autant qu'un de ses constructeurs.

Inutile la littérature alors?  On peut certes quantifier les ventes de livres et de fichier numérique, mais pas l'apport de la littérature à un peuple.  Et tous les peuples qui ont marqué l'histoire de l'humanité ont eu une histoire culturelle riche.  La littérature fait partie de la culture.  Tout comme la sculpture, la peinture, la musique et tous les autres arts.  Alors, inutile la littérature?  Non, absolument pas.

@+ Mariane

mardi 27 novembre 2012

Les clowns vengeurs: La volonté d'Odi de Mathieu Fortin

Les clowns vengeurs  La volonté d'Odi  Porte-Bonheur  135 pages


Résumé:
Depuis 15 ans, Kholl Tran, ancien menvatt, vit retiré au temple, ayant endossé une vie de moine carimate.  Jusqu'au jour où une femme tirée de son passé l'incite à de nouveau brandir sa canne dorée et à enfiler son costume de menvatt.  Car une personne qu'il ne connait pas encore, mais qui pourrait être la plus importante au monde pour lui pourrait bien être en danger de pire que la mort.

Mon avis:
Encore une fois, on explore une autre dimension du monde des Clowns vengeurs.  L'histoire de ce tome-ci se passe avant, après les autres?  Aucune idée encore une fois, mais on vient coller un nouveau morceau à l'histoire.  Cette fois-ci, la raison pour laquelle les odi-menvatts tuent.  Les raisons en seraient en bonne partie religieuse.  Bon, pas très fan de la religion comme explication à leurs actes (ça me fait trop penser à l'intégrisme prévalant dans certaines religions sur notre bonne vieille planète), mais ça se tient et ça a l'avantage d'être très bien amené.  On suit de près Kholl Tran, à la fois en vraie et à travers un carnet qu'il laisse, adressé à une mystérieuse personne.  À travers son présent et son passé donc.  Jusqu'à cette personne qu'il ne rencontre qu'à la toute fin du livre...  On mêle ici habilement la base du système de pensée des menvatts et des arcurides, ce en quoi ils croient, les fondements de leurs convictions qu'on pourrait presque dire religieuse dans les deux cas.  Ils se ressemblent tellement au fond, mais sont incapables de voir leurs ressemblances.  Ils sont beaucoup trop ennemis intimes pour ça.  Un Clown dérangeant à bien des égards, mais bourré d'action comme on les aime!  Et j'espère presque que l'on reverra ailleurs le personnage d'Iskiri, l'ébauche qu'on en a vu m'a énormément plu.  Qui lira les autres Clowns saura!

Ma note: 3.75/5

Je remercie Pierre Lavigne des éditions Porte-Bonheur pour ce service de presse.

lundi 26 novembre 2012

Le fil subtil de l'émotion

Salut!

Quand les gens arrivent en librairie, souvent, ils me demandent un livre d'un auteur qu'ils connaissent, dont ils ont entendu parler par des amis ou des médias.  Rarement arrivent-ils en magasin en ayant aucune idée en tête.  Même ceux qui viennent simplement pour bouquiner vont d'abord aller vers les sections qu'ils connaissent.  Je vois souvent les gens fureter dans les colonnes mettant en vedette les nouveautés.  Selon les préférences des gens, ils guettent celle des nouveautés en policier, littérature étrangère ou encore québécoise.  D'autres filent directement vers la section littérature de l'imaginaire.  Dans tous les cas, ils se relient à d'autres lectures qu'ils ont fait.  Ils nouent d'autres lectures, d'autres livres à ceux qu'ils ont déjà lus.

En regardant les gens, je sais qu'ils cherchent à relier un livre avec une émotion, à un fil qu'ils connaissent.  On pourrait dire autrement qu'ils cherchent à refaire vibrer la même corde de violon qu'ils ont déjà fait vibrer avec bonheur.  C'est là que ça se complique: on ne peut pas retrouver deux fois la même émotion avec un livre et même si c'est proche, ce n'est pas la même chose exactement.  Alors quand vient le temps de leur proposer des trucs qu'ils n'ont jamais lu...

Je suis à la première ligne de front pour faire découvrir des auteurs et heureusement, j'ai une relation assez complice avec certains clients.  Ils me permettent de les faire sortir de leurs ornières, de changer leurs habitudes, d'aller voir dans le livre voisin si l'encre y est plus verte.  Dans ces cas-là, la personne qui nouent le fil de l'émotion avec une nouvelle lecture, c'est moi.  D'autres personnes ne jurent que par certains chroniqueurs télés ou de journaux.  Là, ce sont eux.  Les clients arrivent ensuite en magasin et prennent les livres recommandé par ce chroniqueur en priorité.  Ces livres-là ont une chance.  Mais les autres?

C'est ce que je trouve dommage et difficile à la fois.  De nouer le lien.  J'ai plusieurs amis auteurs et je sais à quel point ça peut être dur de faire découvrir son livre.  Il y a les Salons du livre, il y a le réseautage, les blogues, plein de choses, mais créer le petit fil qui amènera le lecteur vers un livre demande une chose en priorité: de la visibilité.  Et ça, ce n'est pas toujours facile ou évident.  C'est pour ça que tant de livres passent dans le beurre et que le pilonnage est aussi intense.  On manque de temps et de moyen pour tisser ce petit lien, aussi fin qu'un fil d'araignée entre les lecteurs et les livres.  C'est dommage, parce que c'est ce lien essentiel qui les fait découvrir.

@+ Mariane

vendredi 23 novembre 2012

Drôles de clients! Prise 12

Un client entre en magasin, un régulier, que je connais bien.  Étant donné les sorties de la semaine, je sais pertinemment le livre qu'il vient chercher.  Il entre en magasin, parlant à son téléphone cellulaire.  À un moment donné, il me fait une grimace pour me faire comprendre qu'il essaie de raccrocher, mais que son interlocutrice ne semble pas piger le message.  Je lui fais donc signe que la pile du livre qu'il souhaite est juste devant lui et il me remercie en faisant de grands signes, le cellulaire toujours vissé sur l'oreille.  Il se dirige vers la caisse et je le suis.  Je lui fais sa transaction à la caisse, alors que lui continue à parler tout en me faisant des haussements d'épaule et de petites grimaces gênées pour me faire comprendre qu'il est désolé.  À la fin, il me fait encore de grands signes de remerciement et il passe la porte le sourire aux lèvres... sans m'avoir adressé une seule fois la parole!

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Une cliente nous appelle pour se plaindre que sa commande met du temps à arriver!

-Là, je suis vraiment en manque, il me faut mes livres pour la fin de semaine!

Étonnées d'une personne se déclarant «en manque» de livres, nous vérifions le contenu de sa commande.... pour constater qu'elle avait commandé une série de romans Harlequin!

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Un client appelle en magasin:

-Vendez-vous ça des longs jeux?

-Euh, des longs-jeux?

(Quoi, c'est quoi ça, on a des jeux en magasin, mais ils sont pas si long que ça!)

-Ben oui, des longs-jeux!

-Euh, on a des jeux en magasin, mais ils sont pas nécessairement long...

-Non, des longs-jeux, des 33 tours.

-Ah!!!  Non, on a pas de disques en magasin!

Je raccroche et une de mes collègues me lance:

-Des longs-jeux, c'est des disques vinyles, tu connais pas ça?  Trop jeune sans doute!

En fait, oui, je connais les disques vinyles, mais j'avais jamais entendu parler de long-jeux moi!

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Le numéro de la librairie n'a qu'un chiffre de différence avec le numéro d'un réparateur de petits moteurs.  Ce qui fait que chaque été, on se fait appeler au moins une bonne dizaine de fois pour se faire demander si on répare les tondeuses...  

Les clients ne semblent pas remarquer que l'on répond toujours: «Librairie Daigneault Bonjour!»

@+ Mariane

mercredi 21 novembre 2012

Grapiller quelques instants de lecture

Salut!

Parfois, il ne me reste qu'une ou deux minutes avant de quitter la maison.  Dans ces moments-là, la tentation est souvent forte d'ouvrir un livre quand même.  Même si c'est juste pour une petite minute ou deux.  Même si je sais très bien que neuf fois sur dix, je vais me mettre en retard avec ça.  C'est trop tentant tout simplement!

J'attrape mon livre, mais je reste debout.  Trop tentant de plonger trop profondément, alors je ne m’assois pas.  Je lis en jetant des coups d'oeil régulier à ma montre, ou du moins, j'essaie!  Ce petit moment de lecture est pressé dans le temps, mais il a par le fait même un petit goût d'interdit. Quelques pages, comme ça, lues à la va-vite.  Bien peu, mais juste le temps de prolonger un peu une histoire, d'avancer un peu dans l'intrigue.  Frustrant par sa brièveté, mais délectable par son petit côté rebelle.

Ensuite, toujours trop vite, ma montre me rappelle qu'il est temps de filer et je jette le livre de côté et file, la tête encore dans mon livre, frustrée de ne pas avoir pu continuer plus avant.  Ce n'est que partie remise! ;)

@+ Mariane

mardi 20 novembre 2012

Anima de Wajdi Mouawad

Anima  Wajdi Mouawad  Leméac/Actes Sud  388 pages


Résumé:
De retour du travail, Wahhch Debch trouve sa femme Léonie morte.  Assassinée.  Comme une termite, son meurtrier lui a ouvert le ventre et a violé la plaie, tuant au passage leur enfant.  Rapidement, la police découvre qui est l'assassin, mais ne peut l'arrêter, car l'homme a trouvé refuge dans une réserve amérindienne.  Wahhch part à sa recherche.  Non pas pour se venger, mais pour voir le visage de l'homme qui a tué sa femme et aussi parce que le meurtre de Léonie a fait ressurgir en lui des souvenirs, de lointains souvenirs de sa petite enfance où on l'avait enterré vivant avec des bêtes...

Mon avis:
Ce roman est un animal à apprivoiser.  Difficile, sauvage, mais puissant dans sa force d'évocation.  Le destin de Wahhch est lié aux bêtes.  D'ailleurs, Wahhch n'est jamais un homme agressif, jamais il ne lèvera la main sur une bête quelle quelle soit.  Celles-ci le respectent et le considèrent comme l'un des leurs.  À travers ce récit, toujours raconté du point de vue d'un animal qui est à ce moment-là près de Wahhch, peu importe qui il est (mouche, araignée, chien, chat, rat, abeille, singe, renard), on suit Wahhch dans ses errances.  Il cherche à voir le visage de l'assassin de sa femme, mais aussi à faire taire ces images qui ressurgissent du fin fond de sa mémoire, des images où enfant, on l'a enterré vivant, entouré de bêtes.  Plus sa quête continue, plus ces souvenirs enfouis ressurgissent.  Et c'est là que réside la clé du roman.  Le meurtre de sa femme provoquera une réaction en chaîne en Wahhch qui le ramènera vers son passé.  L'écriture est étonnamment adaptée à ses nombreux narrateurs.  Quand le narrateur est un chat, on sent sa félinité, une araignée, on voit le monde à travers ses perceptions des vibrations sonores et quand c'est un singe, on voit le monde à travers ses yeux presque humains.  Tous l'accompagnent d'une façon ou d'une autre.  Ils lui nuisent, l'aident, ne font que le regarder.  Tous les chapitres sont annoncés par des noms d'animaux en latin, indiquant l'espère précise de chacun d'entre eux.  Parfois, le texte suffit à savoir de quel animal il s'agit, à d'autres moments, il m'a fallu faire appel à mon cher Wikipédia.  Dans tous les cas, on sentait l'animalité dans le récit, même dans la dernière, pourtant racontée par Homo Sapiens Sapiens.  Fait surprenant, la quête de Wahhch à travers les États-Unis suivra le cours de sa quête intérieure par le nom des villes qu'il traverse.  Hasard?  Sûrement pas.  Mais disons que les coïncidences donnent une autre saveur au récit.  Et permettent de mieux le sentir.  À ne pas lire dans un moment de découragement, c'est très sombre comme récit, mais en même temps, très lumineux, car à travers la folie et la cruauté des hommes règne la bonté des animaux qui ne sont ni bons ni méchants, seulement eux-mêmes en toutes circonstances.

Ma note: 4.5/5

Je remercie Leméac et plus particulièrement Josée pour ce service de presse.

lundi 19 novembre 2012

Chroniques d'une trotteuse au Salon du livre de Montréal 2012

Salut!

Première des choses, je dois vous annoncer que mon silence relatif des derniers jours a été tout sauf volontaire.  J'ai  malheureusement dû jongler avec le transport, les fatigues, les longues heures et le manque de sommeil causé par le Salon du livre de Montréal, grande messe annuelle que je ne souhaitais pas manquer pour tout l'or du monde, mais également avec des problèmes informatiques qui m'ont privé de mon précieux accès à Internet.  :(  J'ai donc passé les derniers jours à faire St-Hyacinthe-Montréal et en prime à faire vivre l'effervescence du Salon à un petit nouveau qui n'avait jamais osé s'y risqué, soit mon grand ami Sébastien Chartrand, celui dont le nom est inscrit à droite de mon blogue dans la colonne des impatiemment attendus.  Héhé!  Je lui aie fait avoir la totale, laissez-moi vous dire!  :P

Le Salon cette année?  Comme les autres années sur bien des points, mais l'ambiance était davantage au rendez-vous cette année que l'an dernier à mon humble avis.  Malheureusement, on y trouvait toujours autant de mammouths...  Ah oui, c'est vrai, faut que je vous explique:

Mammouth:
1- Mammifère préhistorique disparu depuis des milliers d'années qui était gros, grand et prenait beaucoup, beaucoup de place.
2- Mammifère du genre Homo Sapiens Sapiens hantant les Salons du livres et marchant de préférence à la vitesse d'une tortue en plein milieu de l'allée nuisant considérablement aux efforts de ceux qui essaient vainement de se frayer un chemin pour traverser la foule à une allure différente.  Notez que le mammouth des Salon du livres a une nette tendance à stopper en plein milieu du chemin pour regarder avec attention un livre idiot provoquant un embouteillage digne de l'heure de pointe et de s'en rendre compte quand les dégâts concernant la circulation ont déjà paralysé la moitié de l'allée où ils se trouvent.

Vous voyez le genre?

Faire la liste des gens avec qui j'ai parlé serait beaucoup, mais beaucoup trop longue!  Simplement, je dois dire qu'il fallait vraiment que je me surveille cette année, parce que la déshydratation me guettait à force de blablater dans l'air sec du Salon!  J'ai vécu des moments extraordinaires, eu des discussions merveilleuses et profité à fond de toutes les occasions, enfin, presque, j'en aie quand même manqué quelques-unes! :(  Mais bon, au total, ça a été extraordinaire!  Un très très bon Salon, qui a regarni ma PAL  (comme si elle était vide!) et m'a permis de voir ou de revoir des gens extraordinaire, mais honnêtement, là, j'ai fait des provisions de Salon jusqu'à l'année prochaine! ;)

@+ Mariane

mercredi 14 novembre 2012

La bibliothèque comme miroir de soi

Salut!

La plupart des gens, quand ils entrent chez moi, jettent un oeil à mes bibliothèques (visibles depuis l'entrée) et s'exclame souvent que j'ai dont ben des livres!  80% y jettent ensuite un oeil.  Le 20% restant remet rarement le pied chez moi.

Parce que la bibliothèque, c'est un miroir de soi.  On y met ce qui nous y intéresse.  Ce qui nous passionne.  Rarement ce qu'on déteste.  Les gens qui entrent chez moi et qui zieutent ma bibliothèque regardent une partie de moi-même, une partie de mon âme même, mais il faut dire que j'ai une relation très étroite avec mes livres.  J'ai un ami qui a la même avec ses disques.  Quand on aime quelque chose à ce point, autant s'avouer dès le départ que c'est quelque chose dans lequel autrui peut nous découvrir.  Aussi sûrement que la fan de natation qui tapisse ses murs avec ses médailles et ses photos de compétition ou l'amateur de 7e art qui recouvre ses murs de DVD.  Pour moi, c'est ma bibliothèque.

On dit que les maisons sans bibliothèque n'ont pas d'âmes.  Je suis entièrement d'accord.  Mais en même temps, je dirais que ce n'est pas entièrement vrai.  Une maison sans bibliothèque peut avoir une âme, mais uniquement si quelque chose d'autre remplace le livre comme façon de montrer ses passions.  Pour moi, c'est ce qui donne son âme à une maison.  Ce qu'on y met de personnel et qui fait vibrer nos trippes.  Cependant, je reste persuadée que la bibliothèque reste un des meilleurs moyens de donner une âme à une maison.  Parce qu'un livre, c'est physique, on le voit.  Parce que le livre en tant qu'objet et peu importe son contenu, a un sens culturel qui est très lourd.   Une fan de gastronomie remplira sa bibliothèque de livres de cuisine sur six tablettes, ça ne changera rien au fait que cette bibliothèque donnera une âme à sa maison.  Un livre a une signification en lui-même.  La tablette aussi, la liseuse aussi, mais on ne les associe pas à la culture ou encore à la musique, à l'art, à littérature, à la cinématographie.  Même si un IPad peut être bourré de livre jusqu'à la limite de ses méga-octets, ça reste un objet que l'on relie à la techno, pas à la culture.  Et ça ne risque pas de changer!  Parce que la techno reste de la techno et reste un objet qui est associé à la vitesse, au goût du jour, au dernier cri, au gadget.  Pas à la culture.  Ça le deviendra peut-être un jour, mais ce n'est pas le cas aujourd'hui.

Alors, envahissez vos murs de livres tout le monde.  Cela donne une âme à votre maison.

@+ Mariane

mardi 13 novembre 2012

Trente arpents de Ringuet

Trente arpents  Ringuet  Bibliothèque canadienne-française 328 pages


Résumé:
Euchariste Moisan a grandi sur une terre, la terre de son oncle. À 23 ans, il est temps pour lui de prendre épouse et de fonder une famille.  La mort de son oncle lui permet de prendre possession de la terre et c'est avec cette terre qu'il aura une relation fusionnelle pendant les 40 années suivantes. Jusqu'à ce que tout bascule.

Mon avis:
NE JAMAIS FAIRE LIRE CE ROMAN À DES ADOS.  À moins de souhaiter être accusé de cruauté mentale.  J'en aie lu des romans du terroir, bien souvent pour mon propre plaisir, mais celui-là, celui-là!  Y'en avait marre d'entendre parler de la terre!  De la terre, de la terre, des paysans, de la terre, des travaux agricoles, de la terre et encore de la terre!  Marre à la fin!  Euchariste Moisan n'est pas un personnage agréable.  Sûr de ses certitudes, il n'accepte pas les remises en question, il croit qu'il a toujours raison et vit comme si la Terre tournait en fonction de lui-même.  Et de sa terre également.  En fait, ce que j'ai le plus aimé dans ce livre, c'est la préface qui était vraiment intéressante.  Pour le reste, à un moment donné, j'ai décroché.  C'était un peu trop répétitif à mon goût.  La fin, quand on parle de la vie en ville aux États-Unis m'a davantage plu car elle montrait le contraste immense entre la vie sur la terre et la vie ailleurs, que jamais Euchariste n'aurait pu soupçonner.  Et aussi l'écart immense qui s'est creusé entre les gens de la terre et les gens de la ville, où la vie change beaucoup plus vite.  Ce roman n'est pas sans qualité, mais qu'est-ce que ça a mal vieilli!  Ennuyeux comme les pierres pour le lecteur d'aujourd'hui!  Contrairement à d'autres, qui faisaient l'apologie de la vie sur la terre, celui-ci montre la perte de sens de ce lien entre la terre et les hommes à cause de la modernité.  Peut-être ce qui fait sa force, peut-être ce qui fait sa faiblesse.  En tout cas, la chute finale du personnage d'Euchariste ne m'a pas plu.  C'est ce qui m'a fait décrocher.  En tout cas, je suis contente de l'avoir lu, ne serait-ce que pour ma culture personnelle!

Ma note 3/5

lundi 12 novembre 2012

L'art de la nouvelle

Salut!

Pendant longtemps, la nouvelle a représenté pour moi de la sous-littérature.  Un art mineur comparé au roman, l'art noble littéraire par excellence.  La nouvelle servait à se faire la main, à explorer, à alimenter les profs de français en trucs à faire lire à leurs élèves (soupir!)  Rien de bien amusant donc avec les nouvelles!

Et puis, est venu le choc.  Dans une entrevue accordée suite à la parution de son second recueil de nouvelles, Nadine Bismuth avait déclaré que la nouvelle était pour elle un art littéraire autant que le roman, qu'elle ne voyait pas de différences entre les deux.  Ça m'a fait un sacré choc sur le coup.  Quoi, pas de différences?  Ça m'a pris un bout de temps, mais j'ai fini par comprendre.  Pas de différence parce que les deux sont des formes de littératures, elles sont différentes, ce qui ne veut pas dire que l'une d'entre elle soit meilleure que l'autre.  J'ai d'ailleurs dévoré ses deux recueils de nouvelles avec délectation.  Et ça m'a encouragée à en ajouter quelques-uns à ma LAL, mais tout de même!  Je ne me suis pas mise à en lire assidûment pour autant.

Et voilà que je me mets à me promener un peu plus, à sortir de chez moi et à me mettre à fréquenter des écrivains.  Arrive la phrase récurrente: j'ai publié une nouvelle dans Solaris, ou dans Brins d'éternité.  Ah oui?  Ah bon.  Pas de réactions au départ, ça me faisait réfléchir certes, mais bon, j'étais convaincue que ce n'était pas pour moi!  Jusqu'au jour où lors d'une discussion à bâtons rompus avec un illustrateur auquel je mentionnais mon peu d'enthousiasme, il me lance:

-Mais tu devrais t'intéresser aux revues littéraires!

-Ça ne m'attire pas particulièrement.

-Ben voyons, c'est un des lieux où tout le monde teste des trucs.  Il s'essaie des tas de choses là-dedans qui ne se font nulle part ailleurs.

Ah oui?  Voilà de quoi piquer ma curiosité.  J'ai pourtant attendu encore une bonne année avant d'oser faire le saut!  Et de m'essayer à lire des nouvelles.  Je ne suis toujours pas une fan absolue, mais lentement, tout doucement, cette forme d'art commence à représenter pour moi quelque chose de plus précis.  Et en même temps, quelque chose que j'apprécie de plus en plus.

@+ Mariane

vendredi 9 novembre 2012

Hop! de Karine Gottot et Maxim Cyr

Hop!  Textes de Karine Gottot  Dessins de Maxim Cyr  Michel Quintin  84 pages


Résumé:
Une série de strips se déroulant dans à l'hôpital Notre-Drame, reflet fidèle de bien des hôpitaux du Québec.

Mon avis:
Fous rires en vue!  Cette petite BD sans la moindre prétention autre que de faire rire a le don de mettre en valeur les différentes situations vécues par les patients des hôpitaux québécois.  Attente interminable, spécialiste trop pointus, vêtements inconfortables et lits mécaniques obéissants à leurs propres règles.  Bref, on est dans les détails de la vie dans les hôpitaux en les caricaturant et c'est réussi!  On suit les mêmes personnages tout au long de l'histoire et le coup de crayon de Maxim Cyr est pour beaucoup dans le côté humoristique des strips.  On se reconnaît, on rigole et on oublie le côté parfois très sérieux de la maladie (après tout, ça se passe dans un hôpital!) et les défauts de notre système de santé.  Vraiment, parfait pour rire, léger, mais malheureusement, très vite oublié.

Ma note3.5/5

jeudi 8 novembre 2012

Certains auteurs font tripper mes clients... mais pas moi!

Salut!

L'autre jour, un client que je connais bien entre dans la librairie à la recherche du dernier Anne Robillard.  Il le prend dans ses mains avec les yeux pétillants d'un lecteur se régalant à l'avance de sa future lecture.

-Tu l'as lu? me lance-t-il.

-Euh, non.

-Comment ça?

Il est sincère!  Sa physionomie a pris l'expression de stupeur caractéristique d'un fan absolu face à un non-fan.

-Euh, je n'aime pas Anne Robillard.

Ce client étant du genre très ouvert, il a compris que les écrits de la mère des Chevaliers d'Émeraude n'étaient tout simplement pas ma tasse de thé et on en est resté là.  Chouette type!  Oh, je les aies lu les Chevaliers d'Émeraude, jusqu'à la fin, mais j'en avais largement assez comme ça.  Depuis, Anne Robillard traîne sur ma liste des auteurs pas super bons que je vends parce que les gens l'aiment, mais que rarement je vais conseiller.  Enfin, c'est parfois compliqué, les gens n'ont pas toujours conscience que l'on ne peut pas tout aimer!

Autre exemple, plus récent celui-là, c'est Fifty (yeurk!) shades.  Le nombre de clientes qui sont revenues me voir les yeux plein d'étoiles pour me dire que c'était tellement bon, non, mais je l'ai dévoré ce livre-là!  En deux jours en plus, moi qui ne lit presque pas!  Et viens la question fatidique:

-L'as-tu lu?

-Oui.

Et la prière muette ensuite, SVP, SVP, SVP, faites qu'elle ne me demande pas si j'ai aimé ça!  Parce que je suis sûre que je ne pourrais pas me retenir de lui dire que je n'ai pas aimé.  Au minimum....  Déjà que lorsqu'un client est passé et m'a demandé si c'était bien traduit, je n'ai pas pu m'empêcher de lâcher qu'au départ, ce n'était pas bien écrit, alors...  Mes collègues en ont rit un coup! 

Mais enfin, comment réagir quand quelqu'un entre dans le magasin et se met à nous vanter les mérites d'un truc que l'on trouve au mieux médiocre?  La plupart du temps, je me contente de répondre oui, oui et je laisse le client me faire son petit laïus.  S'il me pose la question si j'aime ou non, je vais sortir toute la diplomatie dont je suis capable pour lui dire que non, mais habituellement, j'aime mieux leur laisser leurs illusions à ce sujet.  Ils n'ont pas besoin de le savoir.  Et puis, si ce que cette personne lit la rend heureuse, tant mieux.  Tous les goûts sont dans la nature!

@+ Mariane

mercredi 7 novembre 2012

Le cri de Léa de Jean-François Senéchal

Le cri de Léa  Jean-François Senéchal  Leméac 168 pages


Résumé:
Théo, l'amoureux de Léa, l'a laissé tombé.  À 15 ans, la jeune fille plonge dans le noir, elle n'a plus de mots et elle survit en écoutant ceux chantés par d'autres qui lui parlent de la douleur de l'amour perdu. Un jour, son tourne-disque la lâche.  Folle de rage, elle pousse un cri horrible et lance son amplificateur par la fenêtre.  Un artiste étrange qui se camoufle parmi les itinérants, Pierre, entend ce cri et a alors une idée lumineuse, malheureusement interrompue parce qu'il reçoit l'amplificateur de Léa sur la tête.  William, témoin du cri de Léa et de la blessure de Pierre, se cache alors dans la ruelle et appelle les secours, effrayé par le cri qui lui a rappelé de si terrifiants souvenirs.  Et c'est ainsi qu'à travers cet événement et un étrange disquaire-libraire que seront lié ces trois êtres si différents au fond, mais en même temps, si liés par leurs douleurs intimes.  Ensemble, ils finiront par se sauver les uns et les autres.

Mon avis:
Petit bijoux que ce livre.  Bref, vivant, magnifiquement bien écrit, il raconte simplement mais avec classe une histoire d'amitié, de pardon, de rédemption et de la puissance de la vie quand elle continue envers et contre tout.  Les trois personnages principaux se lient à travers les épreuves et d'étranges créations artistiques, sorte d'humanoïdes fabriqués en matière recyclée trouvée ici et là, disséminés dans la ville.  Des créations de Pierre.  Son idée, c'était de les faire fonctionner en les faisant crier et il enregistre la voix d'itinérants criant leur douleur pour le faire et ensuite, les plante là à 4 heures du matin pour un effet maximal.  William, survivant du tremblement de terre à Haïti (ce n'est jamais dit, mais on le comprend), part à la chasse à ces créatures pour les protéger de la destruction et de l'oubli.  Il entraînera Léa avec lui, permettant à celle-ci de fuir sa douleur de l'amour perdu et en quelque sorte de reprendre goût à la vie.  L'histoire est raconté avec une plume d'un rare talent qui coule facilement et pourtant donne à ce petit roman ce petit plus qui distingue un bon livre d'un excellent livre.  Vraiment un petit bijou, une belle histoire d'amitié, entre trois personnes que tout sépare, qui mènera à la rédemption de chacun.

Ma note: 4.5/5

mardi 6 novembre 2012

Bilan de mes résolutions 5

Salut!

Normalement, je fais toujours mon bilan le 1er de chaque mois impair, mais là, complètement oublié de le faire!  Alors je le fais ici avec quelques jours de retard! ;)

1-Lire 5 biographies durant l'année (5/5)
Déjà complété de cet été!

2-Lire 3 classiques de la littérature québécoise (Publié avant 1960) (3/3)
Pas pour rien que je me suis obstinée à finir Trente arpents!  Complété Celui-là aussi.

3- Lire au moins un de ces deux pavés: Le Décaméron de Jean Boccace ou Les Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer.
Résolution abandonnée.

4- Lire 5 essais (4/5)
Lu un essai en septembre, Alain Grandbois est-il un écrivain québécois? et j'en aie un autre en cours.  Donc, de ce côté, pas trop d'inquiétude.

5- Lire un Jules Verne dans l'année. (1/1)
Déjà complété.

6- Défi voyage: Lire un livre provenant et écrit par une personne des pays/régions suivantes: Chine, Russie, Monde arabe et Afrique noire. (3/4)
Monde arabe, Chine et Russie sont complétées étant donné que j'ai lu Maître et serviteur de Léon Tolstoï.  Manque maintenant Afrique noire!

7- Découvrir les trois auteurs suivants que je n'ai pas encore lu: Charles Dickens, Ian McEwan et Michel Tremblay. (1/3)
Michel Tremblay est sorti de ma PAL, Ian McEwan y attend encore sagement.

Il ne m'en manque que 4 d'ici la fin de l'année et deux sont en cours ou pas loin.  Héhé! ça sent la réussit de mes résolutions!

@+ Mariane

lundi 5 novembre 2012

Hockey de rue de David Skuy

Hockey de rue  David Skuy  Hurtubise 233 pages


Résumé:
Jonathon vit dans la rue depuis la mort de sa mère.  Il connaît la faim, le froid et la mendicité.  Avec d'autres enfants sans abri, il vit dans la Cave, un lieu mené par un petit leader qui lui fait payer un loyer pour chaque nuit passée là et où vit aussi Lewis, la seule personne qui lui accorde un peu d'amitié.  Un jour, par hasard, il entre dans un magasin et vole un équipement de hockey.  En s'entraînant, sa route croise celle d'enfants normaux qui lui offrent de faire partie de leur équipe de hockey.  Pour un temps, il réussit à conjuguer sa double vie, mais combien de temps le pourra-t-il?

Mon avis:
Une histoire de hockey, de gars.  Une histoire sur la dureté de la vie, mais aussi sur le fait que même dans les pires situations, on peut s'en sortir.  Ce qui est bien avec cette histoire, c'est que jamais elle ne sombre dans le pathos, dans l'histoire-du-pauvre-petit-garçon-qui-réussit-à-s'en-sortir-grâce-à-des-gens-gentils.  Au contraire, c'est en partie grâce à lui-même que Jonathon s'en sort.  Il est à la croisée des chemins à la fin du livre et si l'on peut facilement croire que son avenir sera meilleur, il n'en reste pas moins que ce n'est pas une fin à la Disney.  Du moins, ce n'est pas comme ça que je l'ai senti.  La partie hockey est bien décrite, enfin, si l'on tient compte que j'ai rien compris.  Moi, les histoires de passe, de ligne bleue et autres trucs, ça me passe dix pieds par dessus la tête (je suis pas née dans le bon pays pour ça! :P ), mais ça me semblait cohérent et convaincant.  Jonathon est un personnage solide et même si je l'ai trouvé un peu déconnecté de ses émotions par moment, il m'a paru très attachant.  Ça en prend de la force intérieure pour survivre dans de telles conditions et il en a.  Les autres personnages sont moins élaborés, mais il n'en sont pas moins intéressant.  Point important, personne dans ce livre ne m'a semblé caricatural, trop bon ou trop gentil à en être irréaliste.  Idem pour les méchants.  Tout est dans les zones de gris, comme dans la vie.  Une belle histoire d'amitié, de gars (le style est vraiment fait pour eux) et de hockey qui sait aussi parler avec doigté de la dure réalité de l'itinérance chez les enfants.

Ma note: 4/5

vendredi 2 novembre 2012

Des trésors d'ingéniosité

Salut!

Je lis passablement de trucs dans la catégorie Jeunes adultes (le Young adult si populaire chez nos voisins du Sud) et j'ai remarqué un truc, particulièrement dans tout ce qui se publie dans les littératures de l'imaginaire.  Les auteurs débordent d'imagination pour faire en sorte que leurs personnages... soient d'une chasteté exemplaire avant le mariage!

Pensez-y, Bella ne couche pas avec Edward parce qu'il est vieux jeu. Dans un autre livre, La sélection de Keira Cass, d'avoir des relations sexuelles avant le mariage peut être puni de mort.  Dans la série Ailes d'Aprilynne Pike, les jeunes héros ont tellement de sensation à s'embrasser qu'ils ne pensent pas à autre chose...  Morale ultra-pudique de la société américaine?  Sûrement.  Du moins pour certains romans, d'autres ne se gênant pas outre mesure avec ces détails-là.  Dépendant des auteurs également parce plusieurs de ces auteures (le Jeune Adulte étant majoritairement écrit par des femmes) sont souvent des membres de communauté chrétiennes assez conservatrices.  Ça se reflète dans leurs livres, voilà tout.  On comprend pourquoi Stephenie Meyer a été horrifiée d'apprendre que E.L. James s'est inspirée d'elle pour écrire Fifty Shades of Grey!

Reflet d'une mentalité, d'une époque, d'une société?  Tout ça à la fois à mon avis.  Mais aussi d'une manière de vivre qui reflète un système de pensée.  Ces auteurs écrivent des trucs que peuvent lire les membres de leurs communautés, en accord avec leurs valeurs.  Mais pour que ça passe au niveau du grand public, il leur faut trouver des trucs de passe-passe pour ne pas que ça paraisse vieux-jeu ou encore, oh horreur, moralisateur.  Alors, ils trouvent des parades, des excuses.  Ils sont créatifs et ma foi, la plupart du temps, ça tient la route!  Mais la volonté de base est la même.  Personnellement, je n'aime pas trop ça, mais bon, je ne me priverais pas de bonnes séries à cause de ça, même si le message sous-jacent de pas-de-sexe-avant-le-mariage me déplaît souverainement.  Surtout quand c'est présenté comme un diktat et non un choix.

@+ Mariane

jeudi 1 novembre 2012

Châteaux Bordeaux: 2- L'oenologue de Corbeyran et Espé

Châteaux Bordeaux  tome 2 Scénario de Corbeyran  Dessins de Espé  Couleurs de Dimitri Fogolin  Glénat  56 pages


Résumé:
Ses frères ont laissé un an à Alexandra pour faire prospérer le vignoble, tâche quasi-impossible quand on sait l'état dans lequel 15 ans de mauvaise gestion l'ont laissé.  D'autant plus que sa belle-soeur semble déterminer à la faire échouer.  Heureusement, un oenologue réputé accepte de l'aider.

Mon avis:
Étonnant.  Cette série tourne autour du vin, on le savait depuis le départ, mais cette incursion dans l'univers des vignobles est habilement menée.  Oui, l'art du vin a ses revers sombres et ses rivalités entre vignobles. Alexandra l'apprendra à ses dépends.  Mais il y a aussi cette petite part de magie, qui fait que le vin est le vin.  Il est représenté dans cette bande dessinée par l'oenologue, cet expert qui initiera Alexandra à la dégustation et aux secrets du vin.  Un homme qui sait parler du vin en tout cas.  Et qui, pour une raison que l'on comprend plus ou moins, acceptera de l'aider et d'être son mentor.  Par contre, dans l'ombre, s'agitent plusieurs personnes qui souhaitent plus que tout voir Alexandra échouer.  Et on commence à douter que la mort de son père ait été véritablement accidentelle.  Que cache le chapitre manquant dans le manuscrit de son père sur le Chêne courbe?  On sait que c'est lié aux Dorgemont, mais de quelle façon?  À voir aussi la fougue que met sa belle-soeur à la voir échouer, pourquoi donc, est-ce seulement l'argent qui la motive?  La finale offre un revirement qui nous met sur les dents, mais aussi des indices et une bonne nouvelle.  Vraiment, une série habilement menée et qui sait faire entrer les néophytes dans le monde complexe du vin.

 Ma note: 4.25/5

Je remercie Josée-Anne pour le cadeau du Trésor de guerre!